Les cultures OGM dans le monde

Plus de 15 ans après les premières mises en culture, les plantes génétiquement modifiées ont couvert 160 millions d'hectares en 2011 soit une progression de 8% par rapport à 2010 - Source ISAAA (International Service for Acquisition of Agro-biotech Application) - février 2012. Ces cultures concernent 29 pays et 16,7 millions d'agriculteurs. Dans les pays du sud, la progression aurait même atteint 11% en 2011. Cette forte croissance est due à la Chine et à l'Inde en Asie, au Brésil et à l'Argentine en Amériques latine. En Afrique, c'est l'Afrique du Sud qui possède les surfaces les plus importantes, largement devant le Burkina Faso et l'Egypte. Le Kenya, le Nigéria, le Malawi et l'Ouganda réalisent actuellement des essais OGM pour le maïs, le manioc, la banane et la patate douce.

La situation en Europe

En France, les cultures OGM font toujours débat. Après des années de moratoire, les agriculteurs avaient entrepris la culture du maïs Bt : 500 hectares en 2005, 5.000 hectares en 2006, plus de 22.000 hectares en 2007. Les agriculteurs ont ainsi mesuré les avantages agronomiques et écologiques de ce maïs Bt, et constaté son intérêt en terme de qualité sanitaire des récoltes. C'est ainsi qu'environ 100.000 hectares de cultures de maïs Bt devaient être cultivés en 2008. Depuis, les peurs alimentaires et le contexte politique ont conduit à un nouveau blocage de ces cultures. Dans les autres pays européens, six pays (Espagne, Portugal, République Tchèque, Pologne, Slovaquie et Roumanie) cultivent du maïs Bt. La majorité de ces surfaces sont en Espagne.
En 2007, plus de 22.000 hectares de maïs Bt (OGM) ont été cultivés en France. Ce maïs contient un gène qui le protège contre deux insectes qui provoquent régulièrement de gros dégâts dans certaines régions : la pyrale et la sésamie. Pour appréhender la réalité de ces cultures de maïs transgénique au niveau des exploitations, 234 producteurs de maïs ont été enquêtés dans les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, dont 63 utilisateurs de maïs OGM cultivant environ 10% des surfaces de ce maïs en France en 2007. Il en ressort que les agriculteurs ont cultivé du maïs OGM Bt pour 4 raisons principales : - Eviter la verse des pieds de maïs. Lorsqu'elles ont le champ libre, les larves de pyrale et de sésamie creusent les tiges qui deviennent fragiles et cassent dès qu'il y a du vent. - Maintenir le niveau de rendement. Les plantes de maïs soumises aux attaques des parasites sont moins productives, la récolte pouvant être diminuée de 15% en moyenne. - Préserver la qualité sanitaire des récoltes. Les galeries creusées dans les tiges par les larves de pyrale et de sésamie sont les portes d'entrée de champignons produisant des mycotoxines qui peuvent poser des problèmes de santé humaine. - Favoriser l'équilibre écologique des parcelles. Dans les régions infestées par la pyrale et la sésamie, les agriculteurs doivent protéger leurs cultures par des traitements insecticides. Ces traitements ne sont plus nécessaires avec les variétés de maïs OGM Bt, et les insectes dits auxiliaires, favorables à l'équilibre écologique des parcelles, se développent dans les cultures de maïs. Ainsi, le mais Bt (OGM) respecte-t-il la biologie des chrysopes, des spyrphides et des coccinelles, ce qui a été confirmé par les agriculteurs. Source: enquête KLEFFMANN - AGPM- Juillet 2007 Autre document de référence : Interview de Guy Riba, directeur général délégué de l’Inra, Institut national de la recherche agronomique : lire l'interview publiée dans la revue Semences et progrès de novembre 2006.
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