Coup de jeune pour les variétés anciennes de semences potagères

 © Ferme de Sainte Marthe
C’est le retour des variétés anciennes de légumes. Les tomates Jaune d'Espagne, Bargemont, Beef Taninges et Black Prince, les haricots Pelandron et Comtesse de Chambord, ainsi que l'oignon Rouge de Toulouges vont pouvoir revenir dans nos assiettes. Ces sept variétés potagères figurent désormais sur la liste des variétés anciennes pour amateurs du catalogue national des espèces et variétés.

Un travail rigoureux de maintenance des variétés

Ce registre a été créé en 1997 sous l'impulsion de la section semences potagères de l'interprofession des semences et plantss et de la Fédération nationale des semences potagères (FNPSP), aujourd'hui fusionnée au sein de l'Union française des semenciers (UFS). Il permet de vendre les variétés inscrites aux jardiniers passionnés ou aux collectionneurs. Les critères d'inscription sur ce registre sont plus souples que ceux exigés pour les nouvelles variétés mises sur le marché professionnel. En outre, le coût d'inscription est très réduit. Grâce à ce registre, les semences de variétés anciennes sont conservées et vendues par des entreprises et artisans semenciers. «Leur travail rigoureux de maintenance garantit la qualité des semences et l'identité des variétés annoncées», souligne Jean-Daniel Arnaud, secrétaire général de la section semences potagères et florales de l'interprofession des semences et plants.

Un catalogue de plus 16.000 variétés potagères

267 variétés anciennes de semences potagères de 30 espèces différentes étaient inscrites en mars 2010 sur cette liste qui devrait continuer de s'enrichir au fur et à mesure de l'intérêt des acheteurs. « Cela va de l’artichaut au potiron en passant par la betterave et la laitue, l’espèce la plus représentée étant la tomate », précise Jean-Daniel Arnaud. Toutes ces variétés s’ajoutent aux variétés anciennes du domaine public inscrites au catalogue européen, qui compte actuellement plus de 16.000 variétés potagères. Le registre des « variétés anciennes pour jardiniers amateurs » du catalogue national est consultable en ligne sur le site l'interprofession des semences et plants.

La liste de ces légumes devenus rares sur nos étals mais qui reviennent à la mode s’allonge : le salsifis, la scorsonère, la tétragone, le cerfeuil tubéreux, le panais, le topinambour… Si la demande est suffisante, nul doute qu’il sera possible de produire à nouveau des semences pour retrouver ces légumes sur les marchés. Il en est de même pour les variétés anciennes. La tomate est un bon exemple. Elle comporte, à côté de variétés récentes, une bonne centaine de variétés anciennes. Certaines variétés comme la «Marmande» sont toujours inscrites au Catalogue français des espèces et variétés ou au Catalogue européen. D’autres, comme la « Rose de Berne », figurent sur la liste des variétés anciennes pour jardiniers amateurs. De quoi satisfaire toutes les envies !

L’Etat français s’est engagé lors du Grenelle de l’Environnement à prendre des dispositions concrètes pour financer la sauvegarde des variétés anciennes et promouvoir la conservation de notre patrimoine potager et agricole. En attendant un engagement effectif des pouvoirs publics, la section semences potagères et florales de l'interprofession des semences et plants a décidé de pallier le besoin et de prendre en charge les coûts d'inscription des variétés anciennes.

De nombreuses variétés de légumes, cultivées autrefois par nos grands-parents, ont disparu des marchés et des jardins. Pour autant, elles existent encore bel et bien, car elles sont soigneusement conservées. Ces variétés constituent en effet un réservoir dans lequel les sélectionneurs puisent pour créer de nouvelles variétés, résistantes à un parasite par exemple ou ayant une caractéristique particulière. En France, ce travail de conservation des variétés qui ne sont plus cultivées s'appuie sur une trentaine de réseaux organisés par espèce (maïs, carottes, betteraves, céréales à paille, colza...). Les entreprises de sélection et les instituts de recherche publics y participent. Dans le monde, l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a recensé plus de 1.470 collections de graines et de plantes, conservées dans des banques de gènes, réparties à travers 150 pays.
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