Les gazons : toujours plus !

Production de semences de gazon
Toujours plus diversifiés, plus performants et mieux adaptés aux exigences environnementales, les gazons ont considérablement évolué, et c'est une excellente nouvelle ! Car les espaces verts ont pris de plus en plus d’importance dans nos vies, et sont devenus bien plus que de simples lieux de passage et de promenade. On s’y retrouve maintenant pour pique-niquer, on y fait du sport ou du yoga, on y passe l’après-midi pour lire ou bavarder. On s’y rend comme à la plage, pour prendre le soleil sur l’herbe, entre amis ou en famille. Les professionnels de la filière semences se sont donc attachés à créer une grande diversité de gazons pour répondre à l’ensemble de ces objectifs : feuillage fin, belle couleur, tapis dense, rusticité, résistance au piétinement, aux maladies, à la sécheresse, à la tonte rase. Et ils ont imaginé des mélanges variétaux pour offrir des gazons de qualité sur tous les plans.

Pour trouver une nouvelle variété ? Observer et s’armer de patience !

Le travail de sélectionneur, c’est avant tout savoir observer la biodiversité naturelle. « Nous en étudions une partie au sein de nos stations d’expérimentation, explique Stéphane Charrier, sélectionneur gazon chez Barenbrug Tourneur Recherches. Dans nos programmes de sélection, nous mettons ainsi en place 100.000 plantes que nous sélectionnons pendant 2 ou 3 ans selon les critères jugés les plus pertinents pour l’utilisateur final : l’aspect esthétique, la croissance, la densité, la couleur, la résistance à la sécheresse et aux maladies, etc. Nous choisissons les plantes qui répondent à ces critères-là puis nous les isolons, les récoltons et les testons à nouveau pendant 3 ou 4 ans. Il nous faut ensuite choisir sur 200 ou 300 essais lesquels vont aller en ‘essais officiels’ pour être testés pendant encore une durée de 3 ans ». Sont alors testés les critères précédemment cités mais aussi en parallèle la DHS (pour Distinction Homogénéité Stabilité) qui démontre l’intégrité de la variété, qui pourra alors enfin être vendue sur le marché ! « C’est un travail très long, qui prend 15 à 16 ans. Il faut faire preuve de patience, analyse le sélectionneur. Il y a beaucoup de ‘déchets’. Sur trois cent essais, si une ou deux variétés seulement sortent sur le marché, nous serons déjà contents ». Le cycle de sélection demande à la fois de la patience et des investissements importants.

Un gazon beau, vert, dense et écologique s’il vous plaît !

Les principaux critères de sélection sont l’aspect esthétique, la résistance au piétinement (notamment pour l’utilisation sportive des gazons) et le rendement grainier (car il faut évidemment que la production de la semence soit suffisamment efficace pour pouvoir la vendre à un prix raisonnable). Il faut aussi que la variété nécessite le moins d’intrants possible (engrais et eau) et qu’elle résiste aux maladies afin de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires (certaines communes décident d’ailleurs aujourd’hui de ne plus du tout y avoir recours). « Nous cherchons aussi des variétés ‘agressives’, c’est-à-dire compétitives, qui se mettent en place rapidement après le semis et qui évitent l’invasion par les mauvaises herbes », poursuit Stéphane Charrier. Tous ces critères sont pris en compte pour choisir la variété qui va ensuite être commercialisée et inscrite au Catalogue Officiel Français. « Pour tester le piétinement du gazon, nous ne pouvons par faire venir régulièrement une équipe de rugby sur nos bandes d’essai ! Nous avons des machines qui nous permettent de stimuler le piétinement ! », précise Stéphane Charrier.

Travailler avec la biodiversité et améliorer constamment les variétés

Les principales espèces utilisées en gazon sont le Ray Grass anglais (espèce très utilisée car elle s’installe rapidement, elle est très résistante au piétinement et particulièrement adaptée pour les terrains de sport), les fétuques élevées (bonne pérennité, et bonne résistance au sec), les fétuques rouges (dotées d’une installation assez rapide, plutôt utilisées en ornement car présentant des feuilles fines). De nombreuses autres espèces peuvent être présentes dans les mélanges pour gazon en fonction des besoins et de leur usage : le koeleria macrantha, la fétuque ovine, le dactyle gazonnant, le cynodon, etc. Au niveau sélection, il s’agit donc de travailler avec le maximum de biodiversité afin de l’intégrer dès le début dans les programmes de recherche. « Si l’on prend des variétés inscrites au Catalogue Officiel depuis 1990, on note des améliorations dans tous les domaines : résistance au piétinement, qualité ornementale (finesse, densité, couleur hiver comme été, etc.), résistance aux maladies et aux aléas climatiques, rendement grainier, etc », conclut avec enthousiasme Stéphane Charrier.
En 2011, l’association Progazon a lancé la marque collective « Pelouse Eco Durable ». Une pelouse disposant de ce logo nécessite moins d’intrants, tout en offrant une qualité esthétique et une bonne pérennité. Les mélanges de semences qui ont été sélectionnés et validés par une commission d’agrément, permettent ainsi une économie d’eau, une fertilisation modérée, ainsi qu’une réduction des déchets de tonte. Les gazons participent ainsi à la qualité de l’environnement et du cadre de vie, exigence forte des utilisateurs, que ce soit les particuliers ou les collectivités territoriales.
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