Le manifeste pour une cité verte

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Val’hor, l’interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, a publié un « Manifeste pour une Cité Verte » accompagné de 70 propositions pour une meilleure intégration du végétal dans la ville. Destinées aux décideurs publics et privés, ces propositions sont le fruit de deux ans de travaux menés par le Cercle « Cité Verte », présidé par Erik Orsenna de l’Académie Française et Dominique Douard, président de Val’hor.

Valoriser et verdir notre cadre de vie

Selon l'INSEE, de 1998 à 2008, les villes se sont accrues de presque 40 %. A l’échelle mondiale, près de la moitié des êtres humains sont des citadins. Si le végétal est souvent accessoire dans les préoccupations urbaines à court terme, il constitue pourtant un rempart essentiel contre le développement de villes anonymes et surpeuplées. Témoins de notre origine terrestre, les jardins sont les alliés de notre équilibre et des lieux privilégiés de mixité et d’échange. « Le paysage et le végétal, par leurs bienfaits en termes écologique, de santé, de lien social, sont les premiers artisans d’un bien‐être que nos concitoyens attendent. Ils sont aussi des vecteurs importants d’emplois non délocalisables qui participent à l’aménagement durable du territoire», analyse Dominique Douard, président de Val’hor. Articulé autour de 5 axes (cf encadré ci-contre), le manifeste joue sur de nombreux tableaux, à la fois techniques, poétiques et politiques. En nous promenant dans les jardins, par exemple, notre rythme cardiaque s’apaiserait, notre œil s’égaierait, notre humeur s’adoucirait. Pour la filière du végétal, la formation et la transmission des savoirs sont au cœur des enjeux pour les prochaines années. Le jardin doit aussi être exemplaire en terme de durabilité, lieu où l’on économise les ressources et où l’on favorise la biodiversité. Pour les auteurs du manifeste, la Cité Verte sera l’œuvre des élus, des citoyens, des professionnels, et elle se fera grâce à l’union des compétences de producteurs, d’architectes-paysagistes et d’entrepreneurs de jardins.

70 propositions pour une meilleure intégration du végétal dans la ville

Pour traduire, en France, dans les actes, les principes de la Convention européenne du paysage (cf encadré ci-contre), le « Cercle » a formulé à l’intention des pouvoirs publics et de la société civile 70 propositions pour une Cité Verte. Publiées aux côtés du manifeste, elles touchent de nombreux secteurs (éducation, environnement, santé, économie, emploi, urbanisme…) et visent à une meilleure intégration de la dimension végétale et paysagère dans nos espaces de vie. « Face aux difficultés économiques croissantes, notre tentation est de ne se préoccuper que de rentabilité à court terme en sacrifiant la nature. Dans la ville d’aujourd’hui, et plus encore dans la ville de demain, le végétal doit trouver sa place et s’étendre. Car le végétal est gage d’harmonie mentale et sociale », souligne Erik Orsenna, président du Cercle « Cité Verte ».

10 actions prioritaires pour une Cité Verte

- Appliquer la recommandation de l'Agence Européenne de l'Environnement : que chaque citoyen bénéficie, à moins de 300m de son habitation, d'un parc ou d'un jardin ; - Consacrer pour chaque projet urbain un budget d'au moins 5% de l'enveloppe globale pour la création des aménagements paysagers ; - Exiger que la densification urbaine ne se fasse pas sans contrepartie paysagère et lancer de grands travaux d'aménagement paysager ; - Répondre aux questions que pose l'aménagement urbain en utilisant les leçons de la nature et les ressources des plantes (retenue des eaux pluviales, perméabilité des sols, régulation climatique, phyto-épuration, etc.) ; - Favoriser les filières courtes dans les pratiques d'achat des végétaux afin de dynamiser la production locale ; - Solliciter les fondations privées pour assurer le financement des programmes de Recherche, Développement et Innovation de la filière ; - Développer des indicateurs pour évaluer les services environnementaux, économiques, culturels et sociaux rendus par les végétaux, les jardins et le paysage ; - Créer la maison du paysage, un foyer culturel d'échanges et de prospective rassemblant tous les acteurs du paysage, des secteurs privés et publics pour promouvoir la Cité Verte ; - Redonner ses lettres de noblesse à la connaissance des plantes, dès le plus jeune âge, puis tout au long des formations, pour développer une véritable culture horticole, paysagère et susciter de nouvelles vocations professionnelles ; - Pour une Cité Verte, les professionnels du paysage s'engagent à soutenir durablement les projets paysagers territoriaux des élus locaux. Il s’agit aussi de promouvoir la préservation des écosystèmes, d’inciter les villes à mettre en place un plan de gestion des espaces verts et un inventaire de leur patrimoine végétal, d’élaborer une charte nationale du jardin à l'école pour favoriser l'éveil au jardin et au potager, d’enseigner l'ingénierie écologique dans les établissements d'enseignement supérieur d'horticulture et du paysage, de solliciter les paysagistes concepteurs pour traiter les projets de trames vertes et bleues, de développer l'incitation financière à créer des toitures végétalisées, d’instaurer un permis d'abattage des arbres à la manière du permis de démolir en droit de l'urbanisme... Beau programme !
Appelée aussi « Convention de Florence », elle promeut la protection, la gestion et l’aménagement des paysages européens. Elle est entrée en vigueur en France en 2006. Elle est ouverte à la signature des Etats membres du Conseil de l'Europe et à l'adhésion de la Communauté européenne et des Etats européens non-membres. Elle constitue le premier traité international exclusivement consacré à l’ensemble des dimensions du paysage européen. En savoir plus sur cette convention
1/ Les jardins et les paysages sont des éléments essentiels de nos vies et de nos villes, 2/ Le savoir-faire d’excellence autour du végétal est générateur de croissance verte, 3/ Les jardins et les paysages sont au cœur du développement local, économique et social, 4/ Rien ne se fera sans la puissance publique, 5/ La filière du végétal, menacée, a besoin d'être soutenue.
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