Comment prendre soin de son potager en automne ?

Yvan Pibarot, directeur du site Truffaut de Bry-sur-Marne (94)

Le jardin demande une présence tout au long de l’année. A chaque saison, ses gestes d’entretien particuliers. De quoi notre potager a-t-il besoin en ce début d’automne ? Le point avec Yvan Pibarot, directeur du site Truffaut de Bry-sur-Marne, dans le 94.

Yvan Pibarot, directeur du site Truffaut de Bry-sur-Marne (94)

Quels sont les gestes d’entretien du potager en ce début d’automne ?

Tout d’abord, on finit de récolter. Il est important de cueillir tous les fruits et les légumes du jardin, mais aussi, afin de restimuler les végétaux, de couper les plants qui se sont surdéveloppés. En parallèle, on nettoie la terre : on ramasse les fruits et les légumes tombés, ainsi que les feuilles mortes. Car, en pourrissant, ils favorisent la prolifération de maladies…

Les conditions climatiques du printemps et de l’été ont été très difficiles. Les jardiniers ont repoussé leurs semis, face à la pluie incessante du printemps. Résultats : certains légumes ne donnent que maintenant. Beaucoup de jardins franciliens voient de magnifiques courgettes arriver à maturité, mais aussi des pommes de terre, des carottes, des haricots ou encore des potirons. Les récoltes de tomates ont constitué une grosse déception cet été… Dans certaines régions, avec le bel automne que nous vivons, elles arrivent enfin à mûrir ! Mais ce n’est pas rattrapable pour toutes les plantes… C’est la déception pour certaines espèces comme les fraises. Elles ont de besoin de beaucoup de soleil et de chaleur ; or, avec leur système racinaire assez développé, elles ont rencontré une terre restée imbibée d’eau depuis les intempéries de l’été. 

Les aromatiques avec leurs racines courtes se sont, a  contrario, épanouies sous le soleil d’août. Nous croisons des pieds de verveine qui dépassent les 1 mètre, voire même les 1,50 mètre. C’est rarissime ! 

Que faire de mes récoltes lorsqu’elles sont très abondantes ?

Les courgettes, elles sont à consommer en l’état, car elles sont trop riches en eau. Mais on peut faire d’excellents coulis avec les tomates ! Un certain nombre de légumes verts se conservent aussi très bien : les céleris, les haricots et les bettes en bocaux, les poireaux et les choux en conserve… Les légumineuses également sont de bonnes candidates pour les conserves. Or, elles sont peu sensibles aux variations climatiques, donc elles donnent de belles récoltes cette année. Les racines, comme la carotte et la pomme de terre, ne se transforment pas aisément. Seuls les chanceux qui disposent d’une cave pourront encore en profiter quelques mois…

L’essentiel est de bien penser à stériliser ces bocaux, afin que les légumes se conservent sans soucis dans la durée et que leurs qualités nutritionnelles soient préservées.

Comment travailler son jardin après les dernières récoltes ?

On nettoie son jardin, pour limiter les pourrissements et les risques de maladies. On procède ensuite à un retournement léger du sol. Enfin, on installe de la fumure pour revitaliser la terre.

Si on veut semer des racines – carottes, pommes de terre, betteraves, etc. –, il est essentiel de faire ce travail avant les premières gelées de l’hiver. Ensuite, il peut être intéressant de déposer de la fumure (compost, fumier, algues…) pour revitaliser le sol appauvri par les cultures passées. Pour les légumes verts, tout ce travail peut se faire avant les nouveaux semis…

Autre point important : il faut penser à planifier ses prochains semis avec une géographie différente du jardin d’une année sur l’autre. Car la terre pâtit d’accueillir les mêmes espèces aux mêmes endroits. De plus, changer les espèces de parcelles d’une année sur l’autre permet de « casser » le développement des parasites…

Quels conseils donner aux jardiniers pour les plantations 2017 ?

Le climat est une grande inconnue, qui impacte fortement les dates de semis et la qualité des récoltes. En cas de mauvais temps, des dispositifs existent pour augmenter les chances de réussir les cultures. Il est ainsi possible d’aider à la levée en réalisant d’abord les semis dans des jardinières ou sous des mini-serres et, une fois que les plantules percent, de les porter en terre. Il ne faut pas hésiter à se rapprocher des vendeurs dans les jardineries pour se munir de conseils. Par ailleurs, il peut être judicieux de prévoir dans son plan de semis la plantation d’espèces résistantes aux aléas climatiques (haricots, pois, fèves…), afin d’être sûrs de pouvoir profiter d’une récolte satisfaisante.

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