Comment financer la recherche sur les nouvelles variétés de plantes cultivées ?

Parcelle de production de semences de blé tendre
 Crédit photo : Sébastien Champion
Le débat sur la brevetabilité du vivant n’a jamais été aussi animé. Dans le domaine des plantes cultivées, une soixantaine de pays dont la France adhèrent au niveau international à la convention UPOV. Cette convention a établi un système de protection original, qui empêche toute forme d’appropriation du vivant tout en assurant le financement de la recherche. Mais à l'heure de la génomique, ce système a-t-il encore une chance ?

Le choix de l'Australie, du Japon, des Etats-Unis

Pour protéger les variétés végétales, des pays comme l’Australie, les Etats-Unis et le Japon utilisent le brevet. Contrairement à la France, le brevet sur les plantes et le « vivant » donne au propriétaire d'une variété tous les droits. Le chercheur qui voudrait travailler dessus doit s’acquitter d’une licence payante. Ce système, sans partage de ressources, ne freine-t-il pas la recherche scientifique à moyen terme ?

Le choix de la France, un accès libre et gratuit aux ressources végétales

La France revendique quant à elle, comme tous les adhérents à la convention UPOV, un accès libre aux ressources végétales. Le Certificat d’Obtention Végétale, droit de propriété intellectuelle, autorise le libre usage de la variété protégée pour créer de nouvelles variétés, contrairement au brevet. Lorsqu’une variété végétale, une variété de laitue par exemple, est protégée par ce système, n’importe quel chercheur peut travailler à partir de cette variété. Un chercheur, dans le public ou dans le privé, peut ainsi bénéficier gratuitement des découvertes de ses prédécesseurs Cette spécificité, conçue pour du matériel vivant, assure la continuité de l'amélioration génétique des espèces végétales tout en empêchant l'appropriation du vivant et les éventuelles situations de monopole. C’est celui qui achète les semences de la variété qui finance le chercheur.
Un traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture a été adopté à la FAO en 2001, et est entré en vigueur en juin 2004. Il facilite l'accès aux ressources génétiques végétales utilisées pour l'agriculture et l'alimentation. Si des produits nouveaux destinés à l'agriculture et à l'alimentation sont trouvés à l'issue de recherches sur ces ressources génétiques et si ces produits sont protégés par un système de protection qui en interdit un accès ultérieur, le traité définit dans quelles conditions le fournisseur des ressources génétiques doit partager les avantages tirés du nouveau produit.
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