Quelles sont les nouvelles attentes concernant les gazons ? Elles sont en fait très nombreuses. Le sélectionneur raconte : « On demande une faible pousse car on cherche à minimiser les déchets de tonte et à diminuer la fréquence des tontes. On cherche des
variétés qui présentent une bonne rusticité et qui résistent en particulier au stress hydrique, c'est-à-dire des variétés qui tolèrent un faible arrosage voire l’absence d’arrosage. On veut aussi des gazons qui nécessitent globalement moins d’intrants, moins de fertilisation. Les variétés doivent également être beaucoup plus denses, de façon à éviter l’installation des adventices et éviter ainsi l’emploi de produits phytosanitaires pour les éliminer. On cherche bien sûr aussi des variétés qui vont résister aux maladies et présenter une couverture du sol plus pérenne ». Mais il faut aussi que les gazons résistent aux piétinements puisque les pelouses ne sont plus interdites ! Et qu’elles restent bien vertes hiver comme été... Développer les nouvelles variétés pour répondre à ces attentes demande beaucoup de temps aux
sélectionneurs puisqu’il lui faut environ 15 ans de recherche pour mettre à disponibilité sur le marché une nouvelle variété.
« Sur les parcelles d’expérimentation, nous avons voulu montrer aux utilisateurs la richesse, la diversité et les spécificités des
espèces et des variétés à gazon ». Y sont regroupées les principales espèces à gazon, déclinées en multiples variétés : Les Ray Grass anglais (espèce incontournable, d’installation facile et très résistante au piétinement), les fétuques élevées (très intéressantes pour leur
résistance à la sécheresse) ou encore les fétuques rouges. Certaines sont adaptées pour les terrains de sport, certaines plus adaptées aux terrains de grand jeu et d’autres vont être plutôt réservées à l’engazonnement des talus d’autoroute, des voies ferrées, des plaines autour des grandes villes. Il y a aussi des usages très originaux comme la couverture d’allées sablées en pleine ville.
Certaines variétés sont ainsi à proscrire des gazons si les tontes sont très hautes et très espacées (cas d’une gestion différenciée, écologique et économique). Elles disparaissent ou elles montent trop, et demandent alors trop de travail aux équipes d’entretien. D’autres au contraire sont vraiment à recommander, même en l’absence totale de tonte. Elles permettent de faciliter le travail des équipes d’entretien.