Légumes d'hier et d'aujourd'hui complémentaires pour le plaisir de tous !

Au fil du temps, le contenu de nos assiettes évolue. Au Moyen-Age, tomates, poivrons, pommes de terres étaient inconnus mais choux, blettes et cardons étaient beaucoup plus consommés. Scorsonères, topinambours, rutabagas étaient bien présents dans les jardins de nos grands-parents... mais sont aujourd'hui absents des nôtres. Légumes anciens remis au goût du jour, nouvelles variétés désormais plus savoureuses, de meilleure conservation, ou bien résistantes à certaines maladies : l'évolution continue ! Et qui sait comment seront composées les assiettes de nos descendants ?

Axes de sélection

Pour continuer à écrire l'histoire des légumes, il est indispensable de garder une trace du passé, en conservant et en maintenant les variétés anciennes. «Maintenir» une variété signifie conserver ses caractéristiques d'origine, de manière à ce qu'elle reste bien identifiée. Cette maintenance représente un travail considérable... mais fort utile, car la multitude de variétés anciennes ainsi conservée est une source d'idées pour les sélectionneurs de nouvelles variétés d'aujourd'hui – idées pour le goût, les formes, les couleurs... – et aussi un réservoir formidable de ressources génétiques ! Pendant les dernières décennies, les sélectionneurs ont souvent privilégié une bonne conservation des légumes. Aujourd'hui, d'autres axes de sélection apparaissent prioritaires : la diversification des légumes, au niveau du goût, de la forme, de la couleur, de la qualité nutritionnelle... et aussi, bien souvent, les résistances aux maladies ou aux ravageurs des cultures.

Travail de maintenance

Mais comment fait-on, concrètement, pour maintenir et remettre en culture une variété ancienne ? Au départ, il faut retrouver sa trace, parfois effacée. Pour cela, il faut se plonger dans les premiers catalogues de grainetiers, diffusés au début du XXè siècle, et qui représentent une bonne base de travail car les variétés y sont bien décrites et bien identifiées. Difficile de remonter plus loin, puisqu'avant cette période, les variétés n'étaient pas vraiment répertoriées et les graines simplement échangées de la main à la main, à l'échelle locale, ou bien transportées par les colporteurs. Une fois la variété repérée, il faut en récupérer un échantillon auprès de l'Inra qui en conserve de très nombreux, mais parfois en très petite quantité : dix à quinze graines seulement pour certaines ! La ferme de Sainte Marthe, entre autres, participe activement à ce travail de maintenance. Des échantillons de vieilles variétés y sont testés, leurs graines semées... Et lorsque la plante pousse, c'est le suspens : correspondra-t-elle à la description qui en était faite dans les catalogues anciens ? Aura-t-elle un intérêt pour le jardinier d'aujourd'hui, par son goût, sa texture, ses conditions de culture (précocité, rusticité...), sa résistance à certaines maladies ? Si oui, les experts de la ferme de Sainte Marthe comptent entre trois et cinq ans, entre le moment où la variété est repérée et celui où ils parviennent à la mettre à disposition des jardiniers amateurs. Travail de fourmi bien souvent, récompensé par le plaisir qu'auront les jardiniers à avoir à leur disposition une si belle diversité. Diversité nécessaire, également, aux générations qui nous suivront, pour satisfaire des besoins qui sont aujourd'hui encore insoupçonnés.
Le panais, cousin de la carotte, fait partie de ces légumes injustement oubliés. Cette belle racine blanche est pourtant simple à cultiver au jardin et se prête en cuisine à de nombreuses recettes : frites, purées, soupes, gâteaux... A redécouvrir encore, le crosne du Japon, un petit tubercule blanc au goût délicat, arrivé du Japon au XIXè siècle en France, et qui fut cultivé dans le village de Crosne, dans l'Essonne. Citons encore l'arroche des jardins, dont il existe des variétés vertes ou rouges, cousine de l'épinard, et très belle plante au jardin. Ses jeunes feuilles, en début de culture, peuvent servir à confectionner de délicieuses quiches.
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