Peut-on transformer toutes les plantes en biocarburants ?

Pour remplacer les énergies fossiles, les énergies renouvelables se développent : éolien, solaire et les biocarburants. Sous nos pieds et dans les champs se trouve effectivement une des sources de carbone les plus abondantes !

Fleurs de colza © Gnis-Paul Dutronc

La biomasse : de l’énergie renouvelable à la disposition du développement durable

Les plantes qui poussent à la surface de la terre captent le rayonnement solaire, absorbent le gaz carbonique de l'atmosphère et puisent dans le sol l'eau et les éléments minéraux pour créer de la matière organique et assurer ainsi leur développement.

Tous les organes des plantes, comme les graines, les racines, les tiges ou encore les feuilles, peuvent devenir des sources d'énergie ou un carburant grâce à leur composition en huiles et en glucoses.  Mais certaines plantes s’y prêtent mieux que d’autres !

Deux types de biocarburants

Il existe deux grands types de biocarburants de première génération : le diester pour les moteurs diesel, et le bioéthanol pour les moteurs à essence.

  • Le diester est issu d'huiles végétales de colza, de tournesol ou de soja. Il est utilisé en mélange avec du gazole.
  • Le bioéthanol provient de plantes riches en sucre comme la canne à sucre ou la betterave sucrière. Il peut aussi être obtenu à partir de plantes à forte teneur en amidon : blé, maïs, pomme de terre...

Diester : une question d'huiles

Pour le diester, la composition en acide gras des huiles végétales est déterminante, car les huiles doivent être très stables vis-à-vis de la chaleur.

Dans cette perspective, le tournesol est une plante particulièrement intéressante car son huile est composée d'une grande diversité d'acides gras. En 2006, un programme de sélection a d'ailleurs été engagé à partir de 76 écotypes de tournesol.

Bioéthanol : une question de sucre et d'amidon...

Le bioéthanol est un alcool fabriqué à partir de la fermentation des sucres ou de l'amidon des plantes. Il peut être incorporé à l'essence dans des proportions variables, ou être utilisé pur. Dans ce cas, les moteurs doivent être spécialement adaptés. 

Faut-il adapter les plantes ? 

Oui, car pour que les biocarburants soient économiquement viables, il faut que la plante soit la plus facile possible à transformer. Les sélectionneurs recherchent donc les variétés les plus intéressantes. Pour la canne à sucre et la betterave, la richesse en sucre, donc potentiellement en alcool, est un critère de sélection permanent. Quant au blé, au maïs et à la pomme de terre, des recherches s'orientent actuellement vers la teneur et la qualité des amidons.

Les biocarburants rentrent ils en compétition avec les besoins alimentaires ?

La production de biocarburants s’est généralement développée en complément de la production alimentaire et non en substitut. Même si l’éventuelle concurrence avec la production à but alimentaire reste un point de vigilance, elle a permis à de nombreux pays d’être moins tributaires d’importations de pétrole et de créer des filières de production riches en emplois.

De plus, la tendance actuelle est de transformer les « déchets » des grandes cultures (la tige et les feuilles du maïs par exemple) ou de produire des biocarburants à partir de plantes non alimentaires et moins gourmandes en intrants.

Le diester utilisé en carburant réduit de 20% les émissions de fumées noires et de particules, de 10% le monoxyde de carbone et les composés toxiques (source PROLEA*). L'incorporation du diester peut atteindre 30% dans le gazole des véhicules qui peuvent se ravitailler à une pompe unique en raison d'un éloignement limité : bus, camions poubelles... Un véhicule roulant avec 30% de diester dans son gazole réduit de près de 25% ses émissions de gaz à effet de serre. Une tonne de diester consommée permet d’économiser près de 2,5 tonnes d’équivalent CO2. *PROLEA : la filière française des huiles et protéines végétales.
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