Avec les chrysopes, les pucerons n'ont qu'à bien se tenir

Chrysope  © photo - Mathieu Sandrone
On la confond souvent avec un moustique et sa fin peut être aussi tragique, écrasée sous un torchon ou une pantoufle. La chrysope se révèle pourtant être très utile dans un jardin ou une serre. Ses larves sont en effet friandes de pucerons et peuvent en consommer une soixantaine par jour. Acariens, aleurodes, thrips, cochenilles farineuses et autres tigres du platane font aussi partie de son menu quotidien. Cet insecte mesure environ 15 mm de longueur. Ses ailes sont transparentes et nervurées, son corps est bleuté, virant au vert en fin de saison. Il possède deux gros yeux globuleux de couleur jaune. C'est pour ces raisons qu'on le surnomme parfois « la mouche aux yeux d'or ». ll existe plus de 130 espèces de chrysopes décrites en France, difficiles à distinguer entre elles, mais toutes d'efficaces prédatrices.

Le petit insecte qui mange l’autre

Le principe de la lutte biologique est de réguler des populations de ravageurs de culture par l’utilisation de leurs parasites ou prédateurs naturels. Ces prédateurs sont souvent des insectes que l’on appelle « auxiliaires ». Il existe deux types d’auxiliaires : ceux dont les larves se développent au contact des ravageurs et conduisant à leur mort et les prédateurs dont les larves et parfois les adultes consomment les ravageurs. La lutte s’organise de deux façons : par des lâchers d’individus d’élevage ou le maintien sur place de populations déjà présentes de prédateurs. Des aménagements tels que haies, friches ou encore abris pour l’hiver sont très utiles. En revanche, les brûlis de déchets végétaux ou de bois sont à bannir.

Renforcer les populations naturelles

Pour favoriser l’établissement des chrysopes, il est conseillé de cultiver des plantes qui produisent beaucoup de nectar et de pollen comme l’angélique ou le rosier. Vous pouvez ensuite renforcer les populations naturelles des chrysopes par des apports d’œufs vendus dans le commerce. Le produit peut être utilisé dans les jardins (ornement, potager) et vergers, sur les balcons, et sur toutes les plantes où sont présents les ravageurs. Il suffit de déposer les œufs à proximité des foyers d’infestation. On peut ensuite renouveler ce traitement au bout de 5 semaines si nécessaire.

Des maisons en bois pour passer l'hiver

Vous ne regarderez plus désormais les chrysopes du même œil. C’est un vrai auxiliaire de votre jardin qu’il faut protéger. N’hésitez pas à lui offrir un abri pour l’hiver. On peut trouver chez les distributeurs de produits de jardin de petites maisons en bois qui garderont au chaud les chrysopes adultes durant l’hiver. Au printemps suivant, elles seront fringantes : les pucerons n’auront qu’à bien se tenir sans quoi, ils finiront, hachés menus, sous les mandibules de leurs larves.
Tout irait bien dans le meilleur des mondes à Villeneuve-sur-Lot si, sous les feuilles, ne se cachait pas un insecte venu d'ailleurs. Il est arrivé en Europe par l'Italie en 1964. Depuis il fait son lit dans tous les platanes du sud de l'Europe. Maintenant, ce sont les arbres de la ville qui abritent d'imposantes colonies de Corythucha ciliata, appelés communément « tigre ». Les platanes ne meurent pas tous mais tous peuvent être atteints... Face à cette prolifération, les solutions sont de deux ordres : insecticides ou biologiques. Le traitement biologique choisi a un nom: chrysopes. Le premier lâcher d’insectes a eu lieu en juin 2010 : deux boîtes ont été déposées sur chaque platane, et le second en juillet. Un bilan permettra d’évaluer le travail des chrysopes et de dire si les tigres ont été chassés.
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