Mais, les experts constatent que les tensioactifs d’origine végétale demeurent actuellement cantonnés à des marchés de niche à forte valeur ajoutée, comme les produits d’hygiène et de cosmétique. La raison : la matière première coûte cher et le marché est déjà saturé, avec une très large gamme de produits. « Le développement de nouvelles molécules tensioactives n’est pas une priorité pour la majorité des industriels, constate Agrice. Les véritables enjeux se situent donc non plus au niveau de la synthèse de nouvelles molécules performantes, mais à celui du développement de méthodes de synthèses industrielles simples et compétitives. »
Par ailleurs, certaines molécules végétales ne sont pas exploitables directement dans le monde des détergents : « Pour les années à venir, un des axes de recherche pourrait être l’obtention de chaînes carbonées d’origine végétale adaptées au besoin de la détergence », estime Agrice, qui souligne ici le besoin de recherche en sélection variétale.
Tous ces freins n’excluent pas que, sous la pression des consommateurs avertis, les agrotensioactifs puissent gagner jusqu’à 50 % des parts de marché dans le monde des détergents, selon certains experts. « Les agrotensioactifs, renouvelables, jouissent d’une très bonne image », explique le pôle IAR
note [4]. Un avis partagé par l’association Les Jardiniers de la mer
note [5] : « On peut penser que la proportion des tensioactifs d'origine végétale va augmenter car ils permettent une simplification des formulations, un apport de performances originales et un impact réduit sur l'environnement. » La création d’un label adapté pourrait accélérer ce processus de pénétration du marché, déjà fortement incité par le règlement REACH depuis 2007.
Sources :
[1]
Passion Céréales
[2]
Lobial
[3]
Alvend
[4] Les agro-tensioactifs, fiche PRIV – août 2010
télécharger la fiche PRIV
[5]
Posidonies