Le développement des espaces verts, le jardinage, le travail au potager voire les activités de maraîchage, inspirent, motivent, fédèrent les énergies ! Ces thématiques sont au coeur d'une foule d'initiatives qui contribuent au vivre ensemble, à un environnement plus agréable, et parfois à un retour à l'emploi. Découvrons quelques initiatives phares...

Récolte de légumes conviviale au potager ! © Gnis-Yves Lanceau

Cultiver des légumes pour se réinsérer

Faciliter l’insertion sociale et professionnelle des sans-domiciles fixes, des chômeurs de longue durée, des personnes percevant le Revenu de Solidarité Active (RSA) ou l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) ou des jeunes sans qualification. Tel est l’objectif des jardins d’insertion.

Jardin d’insertion : accompagner, former, produire

Initiés au début des années 1990, les jardins d’insertion ont pour objectif d’aider les personnes les plus éloignées de l’emploi à se réintégrer dans la société. La recette de ces jardins : associer formation, accompagnement et production de légumes. Les salariés sont donc en lien avec la nature, que ce soit par le maraîchage ou l’entretien de jardins ornementaux /patrimoniaux.

Il existe deux types de jardin : les jardins d’insertion sociale et les jardins d’insertion par l’activité économique, dispositif conventionné par l’Etat. Les jardins d’insertion sociale servent de support pour créer ou recréer des liens, faire des projets, avoir tout simplement une activité physique et accéder à une nourriture de qualité car les jardiniers se partagent la récolte. Dans le cas des jardins d’insertion par l’activité économique, il s’agit de maraîchage salarié. Les contrats s’inscrivent dans un parcours d’insertion professionnelle et la production est distribuée à un réseau d’adhérents-consommateurs ou à des associations caritatives.

Prendre conscience de la valeur de son travail

Pourquoi des jardins ? Les spécialistes de l’insertion ont réalisé, sur le terrain, que le travail de la terre s’avère bénéfique aux personnes éloignées du monde du travail. Elles y retrouvent un certain nombre de valeurs fondamentales. Ainsi, l’individu devient responsable de ce qu’il cultive : il sème une graine, contribue à sa croissance, à son devenir en l’arrosant et en la protégeant des agressions (insectes, maladies…) ou des adventices et, finalement, récolte le fruit de son travail. Et si celui-ci n’est pas bien fait, les conséquences en sont visibles immédiatement. Il prend ainsi conscience de la valeur de son activité.

Du développement durable à celui de la solidarité

Les jardins d’insertion s’inscrivent dans une demande de la société actuelle, qui souhaite consommer des aliments de qualité, à la fois sains et savoureux. Un désir de développement durable qui passe par une production locale, des circuits courts et des cultures biologiques. Les adhérents qui reçoivent les paniers de légumes sont sensibles à l'objectif de conserver une activité de maraîchage dans des espaces urbanisés. Ils peuvent aussi participer aux activités (préparer et distribuer les paniers, tenir des stands lors de manifestations, donner un coup de main sur le terrain etc.), ce qui contribue à tisser des liens avec les salariés en insertion. Ce lien social peut aussi passer par une ouverture à d’autres publics. Certains jardins ont mis en place des clubs Connaître et Protéger la Nature (CPN), qui sensibilisent les enfants au respect de la nature, ou des jardins pédagogiques. Le contact avec les adhérents et avec les partenaires oblige ainsi les jardiniers à communiquer sur l’intérêt culturel, cultural et social des lieux, ce qui concourt à renforcer l’image et l’estime d’eux-mêmes.

Un travail sur soi-même pour s’intégrer dans la société

Le retour au travail n’est pas le seul objectif des jardins d’insertion : il s’agit aussi de contribuer au développement social du salarié lui-même. Il bénéficie d’un accompagnement pour l’aider dans ses problèmes de logement, de santé, familiaux, administratifs et juridiques, financiers, de mobilité et d’analphabétisme. Les jardins d’insertion nouent en effet de nombreux partenariats extérieurs pour proposer à leurs salariés en insertion tout un panel de services : financement du permis de conduire, cours d’alphabétisation grâce à des professeurs, formation sur l’hygiène, orientation vers des structures gérant les problématiques d’addiction, aide pour trouver des logements salubres, etc. Au final, tout ce travail autour de la personne en difficulté représente un premier pas pour sortir de l’exclusion.

Un prix pour les Jardins Familiaux Collectifs

Le prix du Fleurissement des Jardins Familiaux Collectifs récompense chaque année, dans le cadre du label Villes et villages fleuris, une commune ayant réalisé une politique remarquable de jardins collectifs à vocation sociale et pédagogique. Mais quelle est l'idée de ce prix ?

De multiples critères

Il s'agit de mettre à l’honneur ces espaces de convivialité, d’échanges et de lien social et de partager des démarches exemplaires de villes dans ce domaine. Ce prix décerné au niveau national est organisé par le Conseil National des Villes et Villages Fleuris en partenariat avec SEMAE (ex GNIS, Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants).

Pour attribuer le prix national du Fleurissement des Jardins Familiaux, le jury prend en compte un grand nombre de critères : l’action de la commune vis-à-vis de ces équipements, les projets de développement, la qualité paysagère des réalisations, l’entretien et la gestion raisonnée des parcelles, la dimension pédagogique avec la présence de parcelles pour les scolaires, mais aussi le dynamisme de la vie associative. Par ailleurs, les jardins doivent être ouverts au public à l’occasion de journées, d’événements festifs ou culturels, de visites ou encore d'animations. Soulignons que l’aménagement et la gestion des jardins à vocation sociale et pédagogique sont des critères également pris en compte par le jury national dans l’attribution du label « Villes et villages fleuris ».

Le Pacte pour le Jardin dans la Cité

Le « Pacte pour le Jardin » est une association créée en 2012 afin de défendre la nécessité impérieuse du végétal sous toutes ses formes dans nos lieux de vie. Ce Pacte entend favoriser l'extension des jardins dans la cité, sensibiliser les citadins sur ce sujet, et engager auprès des instances gouvernementales une action en faveur du « patrimoine vert ».

Le jardin, source d’émerveillement, de questions, d’inspirations

Les jardins sont essentiels, pour la planète et pour les hommes. Que ce soient des vergers, des potagers, des jardins thérapeutiques ou pédagogiques, des jardins d’insertion ou des jardins esthétiques, des conservatoires, des jardins partagés ou communautaires, ils inspirent, détendent, éveillent, équilibrent. Ils nous offrent la joie de contempler la beauté, la possibilité de plonger les mains dans la terre nourricière. Ils ont des bénéfices insoupçonnés : environnementaux, économiques, écologiques, sociaux, culturels, thérapeutiques, éducatifs.

Elargir et rendre plus accessible la nature en ville

En France, les trois-quarts des habitants vivent en ville. Les associations fondatrices (associations de jardiniers, de professionnels et d’amateurs), les nombreux partenaires, les milliers de signataires du « Pacte pour le Jardin dans la Cité » souhaitent redonner de la place à la nature en milieu urbain, favoriser les espaces verts, développer leurs accès, rendre visible la diversité des jardins, éduquer et sensibiliser les citadins et les écoles aux enjeux du végétal, développer l'accès pour tous à des fruits et légumes de qualité. Dix propositions ont ainsi émergé pour être soumises à débat public (voir encadré dédié).

Le collectif entend aussi encourager des initiatives concrètes comme les jardins thérapeutiques dans les maisons de retraite et les hôpitaux, les jardins partagés sur les toits ou dans les cours des immeubles, mais aussi développer le jardin solidaire pour favoriser la réinsertion. Et bien entendu, soutenir la biodiversité en ville est une évidence : il s’agit de favoriser les plantes indigènes, la diversité des espèces et les zones refuges, de protéger la faune.

Le Pacte pour le jardin avance 10 objectifs autour desquels une vraie « politique nationale jardin » pourrait se construire.

  • Améliorer les conditions de vie, permettre à la nature de se réimplanter dans les villes ;
  • Permettre l'adaptation des villes au changement climatique en développant les surfaces végétalisées ;
  • Favoriser l’accès des ménages les plus modestes à des fruits et légumes de qualité ;
  • Développer la vie de quartier ;
  • Encourager les initiatives permettant de réduire les pollutions non agricoles et restaurer la qualité des eaux ;
  • Soutenir la création de jardins thérapeutiques pour aider les patients hospitalisés à se sentir mieux ;
  • Créer dans les espaces publics des vergers et potagers conservatoires naturels ;
  • Sensibiliser petits et grands aux enjeux de l’agronomie ;
  • Soutenir l’essor du jardin dans les établissements d’enseignement ;
  • Soutenir la création artistique dans les jardins.

Les acteurs du Pacte
Le Pacte regroupe de nombreuses associations, syndicats et entreprises partenaires comme, par exemple, l'UPJ (Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces publics), les Eco-Maires, le Comité 21 (acteurs pour le développement durable), l'interprofession des semences et plants, Jardin et Santé, Botanic, Ecocert, la FNJFC (Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs), etc.

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