Une diversité de plantes pour protéger l'environnement

Couverts végétaux
Phacélie, trèfles, vesces, radis, tournesol, pois fourrager... : mises en mélange, ces espèces additionnent leurs atouts pour former des couverts végétaux. Les agriculteurs utilisent ces plantes pour couvrir les sols en hiver. L’amélioration des mélanges d'espèces qui les composent a élargi leur rôle : ils servent d'abris et de nourriture aux animaux du sol tout en protégeant la terre, en limitant érosion et battance. Cerise sur le gâteau : ces plantes aèrent et structurent les sols et matent les mauvaises herbes. Sans oublier qu'elles servent d'abri à la petite faune et aux insectes. En résumé, ce sont les plantes à tout faire de l'agriculture ! Découverte de ces plantes avec les spécialistes de la société Jouffray-Drillaud, semencier implanté dans la Vienne.

Objectif numéro un : protéger les sols

Les couverts végétaux protègent les sols de l'érosion et de la battance (tendance des sols à se désagréger et à former une croute sous l'effet de la pluie). A la fin de l’automne et en hiver, les sols doivent affronter les assauts répétés du vent et de la pluie. Les couverts végétaux apportent a contrario une double protection des sols : grâce à leurs racines, qui descendent souvent assez profondément, la structure des sols est maintenue, et leur feuillage fait office de parapluie contre les précipitations et ralentit l'érosion. « Les couverts végétaux permettent aussi d'entretenir une bonne teneur en matière organique, d'améliorer la fertilité des sols et finalement, d'économiser le travail à procurer aux sols », explique Paul Rouvreau, responsable agronomique de Jouffray-Drillaud.

La protection des cours d'eau

La nouvelle réglementation « nitrates », impose de ne pas laisser les sols nus en hiver afin d'éviter le lessivage des sols par les eaux de ruissellement, et donc, aux polluants de circuler jusqu'aux cours d'eau. Des couverts végétaux spécifiques, appelés « cultures intermédiaires pièges à nitrates » (CIPAN), sont désormais utilisés. Mieux, ils font carrément office de barrage ultime sur les bords de rivière, où ils doivent être plantés sur des bandes de 5 à 10 m afin de limiter la pollution des ressources en eau.

La protection de la faune sauvage

Semer des couverts végétaux peut aussi constituer une source de nourriture automnale et hivernale intéressante pour la faune sauvage, comme les petits mammifères, les oiseaux ou les insectes. C'est le cas de certains mélanges qui contiennent par exemple du trèfle d'Alexandrie, du moha, du radis fourrager, de la navette ou de la vesce de printemps, soit autant d'espèces attractives pour la biodiversité animale locale. D'autres mélanges ont été développés pour prolonger les périodes de floraison, afin de favoriser la bonne santé des butineurs. Ces gammes contiennent ainsi de nombreuses variétés de trèfles, dont du trèfle hybride, blanc, violet et d'Alexandrie, qui sont parmi les plus pollinifères et nectarifères. Les spécialistes affirment aussi qu'en plus de nourriture, ces couverts végétaux constituent des abris utiles à la reproduction et aux déplacements des animaux !

La protection contre les parasites

La présence de certaines variétés utilisées dans les couverts végétaux peut remplacer l'action de produits phytosanitaires destinés à combattre des parasites. « Certains parasites résistent à tous les traitements, mais certaines espèces de couverts végétaux en viennent à bout ! », précise Paul Rouvreau. C'est le cas de la moutarde ou du radis fourrager qui, semés avant la mise en culture de la betterave, permettent d'empêcher l'apparition du nématode de la betterave, un « ver » dévastateur. Toute cette richesse de plantes qui protègent l’environnement ouvre ainsi une nouvelle page de l’histoire des relations entre les hommes et des plantes. Article issu de la journée Biodiversité organisée par l'interprofession des semences et plants le 25 mai 2010 sur la station de sélection de Jouffray-Drillaud à Vienne en Val (Loiret).

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