Néanmoins, cette première génération est encore en évolution. Reste en effet à améliorer les procédés de production pour atteindre des gains significatifs en termes d'efficacité énergétique. En attendant, nombreux sont ceux qui se penchent sur d’autres ressources agricoles pour produire ces biocarburants. Car il devient possible de valoriser des parties des plantes qui le sont insuffisamment aujourd’hui (paille, copeaux de bois, déchets agricoles), mais aussi des plantes peu utilisées et qui n’entrent pas en concurrence avec les cultures alimentaires.
En effet, les cultures dites énergétiques (manioc, sorgho, Miscanthus, Switchgrass, Phalaris etc.), ainsi que les déchets végétaux (pailles de céréales, rafles de maïs, tiges de colza, etc.) pourraient permettre de produire du bioéthanol
note [3]. C’est ce qu’on appelle les biocarburants de deuxième génération. « Les ressources en biomasse lignocellulosique représentent une source d’énergie renouvelable tout à fait considérable, presque deux fois la consommation mondiale d’énergie primaire en 2004 », évalue l’Ademe
note [1].
Deux cas se présentent. Première option : utiliser les résidus secs agricoles (les déchets de la récolte et de la transformation industrielle) pour générer des combustibles liquides. « Le gisement énergétique potentiel représenté par ces résidus s'élève en 2004 à un peu plus de 40 Mtep pour la France », calcule l’Ademe
note [1].
La sélection variétale a ici un grand rôle à jouer. Jusqu’alors, elle avait contribué à optimiser la partie de réserve des plantes (graines du blé, de maïs, etc.) au détriment de la partie lignocellulosique (tige, feuille). Elle devra donc s’intéresser à retrouver ce
caractère important.
Seconde option : implanter des cultures dédiées, annuelles ou pluriannuelles, qui peuvent produire de la biomasse lignocellulosique à usage énergétique. L’Inra focalise actuellement ses efforts sur les plantes herbacées pérennes récoltées tous les ans, de type Miscanthus ou Switchgrass. « Ces différentes
espèces ont fait l’objet de très peu de travaux de sélection variétale, d’analyse des interactions entre le
génotype et son milieu, de mise au point d’itinéraires techniques adaptés et d’analyse de leur insertion dans les systèmes de culture existants », constate l’Institut
note [16]. Attention toutefois : les espèces susceptibles de produire ces biocarburants de deuxième génération sont envahissantes : il s’agira donc de les gérer avec prudence !