La lune, alliée des jardiniers

Jardiner avec la lune peut paraître mystérieux au premier abord, mais c’est avant tout une méthode d’observation et de bon sens. Première notion à connaître : le cycle lunaire. Il dure environ 29,5 jours et se divise en deux grandes phases : la lune croissante et la lune décroissante. La première est propice à tout ce qui se passe au-dessus du sol. Ainsi, les semis, greffes et plantations de plantes à fruits ou à fleurs (tomates, courgettes, pommiers, rosiers…) réussiront mieux, car la sève monte vers les parties aériennes. À l’inverse, lors d’une lune décroissante, la sève redescend vers les racines. C’est donc le bon moment pour planter, tailler, repiquer ou travailler le sol, surtout pour les plantes à racines (carottes, pommes de terre, oignons…). Cette période est également propice aux travaux d’entretien.

L’une des premières erreurs est de vouloir suivre tous les paramètres lunaires à la lettre et de se lancer, dès la première année, sur tous les légumes. Or, cela peut vite devenir complexe et décourageant. Mieux vaut commencer simplement, en observant d’abord les grandes phases lunaires et en intégrant ensuite les autres notions. Car oui, celles-ci sont multiples. En fonction de la position de la lune devant les constellations du zodiaque, on parlera de jours racines, feuilles, fleurs, fruits et graines, résumés sous l’appellation « jours qualité ».
• Jours racines : quand la lune est dans un signe de terre (Taureau, Vierge, Capricorne), c’est la période idéale pour les légumes-racines comme les radis, betteraves ou pommes de terre.
• Jours feuilles : la lune est en signe d’eau (Cancer, Scorpion, Poissons). C’est optimum pour les plantes à feuillage : laitues, épinards, choux ou herbes aromatiques.
• Jours fleurs : la lune est en signe d’air (Gémeaux, Balance, Verseau). On s’occupe alors plutôt des fleurs, des choux-fleurs, brocolis ou des plantes d’ornement.
• Jours fruits et graines : la lune est en signe de feu (Bélier, Lion, Sagittaire). La période convient parfaitement aux légumes-fruits : tomates, haricots, pois ou arbres fruitiers.
Pour s’y retrouver, plusieurs sites internet publient, chaque année, le calendrier lunaire. L’imprimer et le garder à disposition, sous la main, peut s’avérer une aide précieuse pour programmer les travaux à mener au jardin pour les semaines à venir et identifier les créneaux où il vaut mieux s’abstenir de jardiner.
 

Car s’il existe des jours propices au jardinage, d’autres sont en revanche à éviter. Parmi eux : 
• Les nœuds lunaires : deux fois par mois, la lune croise l’écliptique. Ces jours d’éclipse, les énergies sont dites perturbées. Mieux vaut ne rien semer, planter ni récolter.
• L’apogée : quand la lune est la plus éloignée de la terre. Cette période est défavorable aux semis, car la croissance est ralentie.
• Le périgée : quand la lune est la plus proche de la terre. Cette situation génère trop d’énergie, ce qui peut favoriser des maladies ou des accidents de taille.

Mais attention, la lune ne fait pas tout. Un sol mal préparé, un arrosage inadéquat ou une météo défavorable peuvent réduire à néant les effets positifs des phases lunaires. Il est important de ne pas se focaliser uniquement sur la lune au détriment des besoins fondamentaux des plantes : lumière, eau, température ou qualité du sol. Se rapprocher de jardiniers expérimentés peut aussi être une bonne solution pour recueillir les conseils propres à votre région et à votre terroir. Ne pas hésiter non plus à compiler, sur un carnet, vos propres expériences et à dresser un bilan, après récolte. Cela permet ainsi d’adapter progressivement sa pratique à ce qui fonctionne le mieux dans votre propre jardin. L’autre solution peut être de réaliser un test comparatif en semant la même culture un jour favorable en fonction du calendrier lunaire et la même espèce à une date moins propice. Une façon simple et ludique de vérifier, par vous-même, si la Lune possède une réelle influence dans votre potager. Et comme tout bon jardinier, soyez patient ! Tout ne réussit pas forcément du premier coup.

Anne Gilet