Les biotechnologies au service de la biodiversité

Peut-on savoir dans un laboratoire ou dans une serre si une variété est adaptée à sa culture en plein champ? A l'évidence non ! La très grande variabilité des conditions de sols, de climats, de pression de maladies... constitue la meilleure école du sélectionneur. Ainsi, l'expérimentation au champ et l'expertise humaine restent la base du métier de sélectionneur. Les méthodes classiques de sélection sont désormais complétées par les biotechnologies qui permettent d'être plus précis pour créer de nouvelles variétés adaptées aux besoins d'aujourd'hui et de demain. L'amélioration des plantes demande des moyens financiers de plus en plus lourds, et les sociétés semencières y consacrent 15% de leur chiffre d'affaires, un pourcentage presque aussi élevé que dans le secteur pharmaceutique.

L'amélioration des plantes, une longue histoire

A partir de la fin du XIXème siècle, des sociétés semencières issues du monde agricole croisent entre elles des variétés existantes dont on veut cumuler les qualités. Les descendants de ces croisements sont semés, triés et autofécondés sur plusieurs générations de plantes pour obtenir des lignées présentant les caractères recherchés.

Une sélection plus rapide et plus précise

Aujourd'hui, les progrès technologiques font gagner un temps précieux. Les informations sur le patrimoine génétique permettent d'anticiper les résultats potentiels des croisements entre parents. Avec les marqueurs moléculaires, le sélectionneur est capable de repérer des caractères agronomiques dans l'ADN des plantes, concernant leur rendement ou leur résistance aux maladies. La transgénèse permet quant à elle d'introduire directement dans le génome d'une plante un gène provenant d'un autre organisme; Résistance aux maladies ou tolérance aux stress peuvent ainsi être rapidement conférées à une variété. Créer des organismes génétiquement modifiés n'est pas différent de ce que les sélectionneurs font en croisant des plantes pendant des années.

500 variétés tous les ans !

500 nouvelles variétés potagères et agricoles sont inscrites tous les ans au catalogue français des espèces et variétés. En céréales à paille, le catalogue français comptabilise 662 variétés et son homologue européen, 3856. Toutes ne connaissent pas le succès, c'est vrai. Seules celles qui rencontrent les attentes des consommateurs, des industriels et des agriculteurs sont les plus cultivées. Mais le monde est en perpétuel mouvement et il faut pouvoir s'adapter aux changements. Inventer des variétés aux caractéristiques diverses perment de répondre à des besoins précis. Dans ce vivier de réserves génétiques se trouvent aussi les réponses aux besoins du futur.
Notre société a pris conscience que la biodiversité conditionne notre avenir. Il est donc essentiel de préserver la biodiversité végétale. C'est ce qui est réalisé depuis longtemps pour toutes les plantes liées aux plantes cultivées. L'objectif est de pouvoir en permanence créer de nouvelles variétés. Aujourd'hui, jamais les besoins en création variétale n'ont été aussi nombreux. La sécurité alimentaire reste un enjeu majeur avec la croissance de la population mondiale. Mais les sélectionneurs travaillent également sur l'amélioration des plantes pour la qualité nutritionnelle, pour la nutrition animale, les résistances au froid, aux maladies, aux stress, l'adaptation au changement climatique, la production de produits pharmaceutiques ( vaccins, anticorps, protéines...), la fabrication de biomatériaux, de biolubrifiants, de biosolvants, de tensioactifs, de biocarburants... Ainsi, biodiversité, ressources génétiques et création variétale constituent des atouts très importants pour notre futur.
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