Le réseau « Carottes et autres Daucus »
Le réseau regroupe des
sélectionneurs privés, l'interprofession par le biais du CTIFL (Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et
Légumes), la station d'expérimentation Pôle légumes Région Nord, le
Geves (Groupe d'Étude et de Contrôle des
Variétés et des
Semences), l'enseignement supérieur (AgroCampus Ouest) et un taxonomiste (Via Apia).
Le réseau travaille toujours dans une optique de diversité et s’intéresse aux populations sauvages
Un travail important a été réalisé sur les populations cultivées ; à présent, le réseau s’attaque aux populations sauvages de carottes. Les sites possibles de présence de carotte sauvage sont d'abord inventoriés. La collecte de graines est faite sur ces sites, ensuite, des tests de
résistance aux maladies sont réalisés, la croisabilité de ces taxons (groupe de plantes ayant des
caractères communs) et l'intérêt pour la création variétale sont vérifiés.
Aujourd'hui, ce travail a porté ses fruits : la diversité sauvage en France a une bonne représentativité. Le réseau conserve un lot de graines de chacune de ces populations sauvages, dont certaines sont menacées, car des sites en danger sont connus... Le réseau se met en relation avec les conservatoires botaniques qui assurent la protection de certains espaces : il faut sauvegarder ces populations qui sont menacées à terme, par exemple, par des aménagements côtiers.
L’accessibilité du matériel conservé par le réseau
Les
ressources génétiques conservées par le réseau sont réparties en deux niveaux de collection : la collection dite nationale, qui correspond à l'engagement patrimonial de la France, qui comprend du matériel français et qui peut être distribué. Cela correspond à environ la moitié des lots conservés.
Vient ensuite la collection « réseau » : il s'agit souvent de populations qui ne sont pas bien typées, ou alors pas d’origine française. Elles ne sont accessibles qu'aux membres du réseau.
L’utilisation des ressources génétiques du réseau
Les
ressources génétiques du réseau sont le plus souvent utilisées par des
sélectionneurs, des semenciers. Parfois aussi des amateurs ou des maraîchers, qui cherchent des
variétés adaptées à un mode de culture particulier. Il est arrivé qu'une association de maraîchers en agriculture biologique souhaite tester une variété donnée : dans ce cas le réseau fournit les lots demandés. Mais il ne peut pas fournir des graines à tous les particuliers qui le demanderaient.
Si une variété a un intérêt pour l'agriculture ou pour les jardiniers amateurs, le réseau essaye de promouvoir sa ré-inscription au
catalogue.
Le financement des activités du réseau
L'activité générale du réseau est financée par les membres eux-mêmes. Chacun y trouve un intérêt ! Il y a une activité de sélection importante, en France, sur cette espèce. Ce n'est pas le cas pour d'autres
espèces comme le haricot ou l'oignon qui se retrouvent orphelines, sans réseau de conservation de leurs
ressources génétiques.
Le réseau a aussi d'autres sources de financement : dernièrement, par exemple, il a répondu à un appel à projet du Ministère de l'agriculture, qui a permis de mettre l'accent sur les populations sauvages. De manière plus générale, la question du financement des actions pose le problème de qui est propriétaire des ressources génétiques. Au sein du réseau, de longues discussions sur ce sujet sont souvent menées.