Maïs : une mine d'idées pour de nouvelles utilisations

Dans le maïs, rien ne se perd. Les grains, tout d'abord, se prêtent à une foule d'utilisation : ils éclatent pour régaler de pop-corn les amateurs de cinéma (entre autres !), ils se font doux et sucrés pour les salades d'été, ou bien sont moulus pour obtenir la polenta (la farine de maïs, beaucoup consommée en Italie). Sans oublier que de nombreux composants de ces grains quasi magiques sont utilisés par l'industrie agro-alimentaire comme liants, en biscuiterie, en pâtisserie. Les feuilles du maïs, ensuite, ont longtemps servi à remplir matelas et paillasses Enfin, la plante dans son entier (tiges, feuilles et épis) se transforme en fourrage pour nourrir les ruminants... Et ce n'est pas fini !

De nouvelles demandes

La création variétale en maïs ne cesse de progresser pour répondre aux demandes nouvelles qui voient le jour. A commencer par la fabrication de plastiques biodégradables et de colles à papier peint à partir de l'amidon de la plante : le maïs traditionnel contient 25 % d'amylose et 75 % d'amylopectine. C'est cette dernière qui intéresse les amidonniers car elle donne la gluance qu'ils recherchent. Or, comme il est très difficile de séparer les deux substances, les semenciers ont eu l'idée de créer une variété qui produit 100 % d'amylopectine. Ce qui donna naissance aux variétés « Waxy » !

Pour une bonne digestion des animaux

L'alimentation animale par la transformation du maïs en fourrage reste un axe de sélection important. Sur les 3 millions d'ha de maïs cultivés en France, presque la moitié est cultivée en tant que maïs fourrage. Tiges et feuilles doivent être de bonne qualité nutritionnelle et surtout, digestes. Un composant nommé l'hémicellulose est essentiel dans le processus de digestion des ruminants et les nouvelles variétés le mettent en avant.

A la conquête des pays du Nord

Autre axe de sélection capital : la création de variétés adaptées aux pays du Nord, comme la Suède ou la Lituanie, qui souhaitent cultiver le maïs sur leurs territoires. Les variétés traditionnelles restent trop proches de la plante de base, qui est tropicale, et ne sont pas appropriées. A force de patientes sélections, il est possible de créer des variétés qui pourront pousser et arriver à maturité sous ces latitudes.

Satisfaire les besoins alimentaires toujours croissant

L'innovation variétale s'attache encore et toujours à l'amélioration des rendements, dans l'optique de satisfaire les besoins alimentaires d'une population mondiale en augmentation. Quant au changement climatique, là aussi les semenciers s'intéressent de près à la création de variétés tolérantes à la sécheresse, ou inversement à l'inondation.

Des maïs aux couleurs variées

Mais si les performances nutritionnelles et la recherche de meilleurs rendements orientent toujours la création variétale, il y a aussi plus amusant : la recherche de variétés aux couleurs inhabituelles ou variées, pour colorer les jardins et les assiettes. Chacun y trouvera son compte : les grains de maïs qui servent de base à la polenta sont très jaunes, tandis que le maïs est apprécié blanc au Portugal et sert à la fabrication du pain local et à l'alimentation des poulets à chair blanche. Le jardinier pourra quant à lui cultiver le maïs « Strawberry », une variété pop-corn à éclater, dont les grains sont rouges ! Et sur les étals des fleuristes, des variétés ornementales colorées, à grains bleus, multicolores, apparaissent désormais.
Le maïs, pour pousser et arriver à maturité, a quelques exigences, et non des moindres : il a besoin d'un sol riche – le jardinier pensera donc à apporter du compost à la terre – et il ne doit pas être semé trop tôt. Le sol doit être bien réchauffé, environ 15°C, sans quoi la germination sera difficile. Il faut impérativement penser à semer le maïs en plusieurs lignes côte-à-côte, en formant par exemple des carrés : en effet, la pollinisation des épis est assuré par le vent et ils doivent se trouver proches les uns des autres ! Le maïs demande une irrigation régulière aux beaux jours, en juillet et en août, de préférence au pied de la plante. Un paillage permettra de limiter l'évaporation de l'eau et l'apparition de mauvaises herbes. Quand la récolte approche, il faut surveiller les épis de près : les grains de maïs doux deviennent vite immangeables, s'ils sont cueillis trop tard.
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