Au XVème siècle, les européens découvrent avec le «Nouveau Monde» une nouvelle plante alimentaire, le maïs.
Grâce aux peuples indigènes de ce continent, le maïs avait déjà conquis de vastes territoires. Avec les européens, il va partir à la conquête du monde.
La découverte du maïs par les Européens
En 1492, Christophe Colomb et son équipage voient pour la première fois du maïs à Cuba. En 1520, Magellan trouve du maïs à Rio de Janeiro et en 1535, Jacques Cartier découvre des cultures de maïs sur l’emplacement de la future ville de Montréal.
Ainsi, le maïs était déjà cultivé de l’Argentine au Canada.
C’est sans doute les botanistes qui accompagnent Christophe Colomb qui introduisent le premier maïs en Europe en 1493, à partir des Caraïbes.
A partir du sud de l’Espagne, le maïs se répand dans les régions suffisamment chaudes et humides de l’Europe : le Portugal en 1515, puis le Pays-Basque Espagnol, la Galice, le sud-ouest de la France, la Bresse, la Franche-Comté …, l’Italie, l’Egypte et tout le bassin méditerranéen.
Les populations de maïs du nord des Etats-Unis et du Canada facilitent son acclimatation dans d’autres régions du nord de l’Europe.
Les variétés de population de maïs
Aujourd’hui, les généticiens ont identifié environ 20.000 populations de maïs sur le continent américain. A partir de populations de maïs importées de différentes régions de ce continent, et de leurs combinaisons, se créée une très grande diversité de populations de maïs en Europe.
En France, les populations régionales de maïs bien connues sont « le blanc doré des Landes », « le grand roux Basque », « le maïs jaune de Bade », « la Millette du Lauraguais » et les maïs précoces du Massif Central et des Pyrénées tels que le maïs « Lacaune » et le maïs « Bugard ».
Elles sont utilisées pour l’alimentation humaine sous forme de bouillie et de galette, et pour l’alimentation des porcs et des volailles.
Les rendements moyens de ces « populations de pays » sont compris entre 8 et 12 quintaux par hectare, et varient beaucoup selon les années.
L’apparition des maïs hybrides
Dès 1946, le professeur Alabouvette explique aux agriculteurs l’intérêt des
hybrides de maïs. Il s’agit de créer des
lignées pures de maïs qui possèdent des
caractères intéressants et de les croiser entre elles pour disposer de
semences hybrides homogènes, qui cumulent les caractères positifs et dont la vigueur hybride permet de doubler ou de tripler les rendements par rapport aux populations utilisées.
En 1948, les premières semences hybrides américaines sont introduites et cultivées en France. A partir de 1950, les agriculteurs français décident alors de s’organiser pour produire eux-mêmes leurs semences hybrides et ne pas être dépendants d’importations américaines.
Les travaux de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) aboutissent en 1957, à la mise à la disposition des agriculteurs français de
variétés hybrides beaucoup mieux adaptées à nos conditions climatiques et nettement plus productives que les hybrides américains.
En 1955, la culture d’hybrides ne représentait que 50% des surfaces de maïs dans un département tel que les Pyrénées atlantiques.
Les objectifs fixés à la Libération d’autosuffisance alimentaire sont encore loin. Mais en 10 ans, avec le développement des hybrides, les rendements doublent et passent de 20q/ha à 40q/ha.
Les hybrides de maïs se généralisent dans toutes les régions et pour toutes les productions : maïs doux, maïs pop-corn, maïs blonds pour le gavage des animaux et la consommation humaine, maïs vitreux pour les corn-flakes, maïs dentés et cornés-dentés pour l’alimentation animale…
Ce sont pour ces mêmes raisons que le maïs est devenu la céréale la plus consommée dans le monde.