A la base de ces nouvelles créations : les « géniteurs », c’est-à-dire les plantes intéressantes pour donner naissance à de nouvelles
variétés. Tous les ans, le Grocep utilise plus de 120 géniteurs différents et lance trois hectares de nouvelles cultures : les agronomes de cette société plantent ainsi plus de 45.000 semis -soit de futures variétés potentielles- issus de quelques 270
croisements entre ces géniteurs et les variétés de pommes de terre actuellement utilisées en Europe !
A l’issue de deux années de sélection, basées sur l’observation visuelle des caractéristiques du feuillage et des tubercules, seuls 500 à 800 semis sont conservés sur les 45.000 !
«Grocep dispose pour cela de 25 parcelles dispersées en France et à l'étranger afin d'évaluer le matériel génétique. Nous suivons l'adaptabilité à la zone de production -les variétés résistantes à la sécheresse sont par exemple testées en Afrique du Nord-, mais aussi la précocité, le comportement face aux parasites, la rusticité des
plants ou encore les qualités techniques des tubercules obtenus. Sont-ils par exemple meilleurs pour la friture ou la cuisson vapeur ? Ont-ils une bonne capacité de conservation ? Il s'agit d'anticiper le type de variétés dont le marché devra disposer dans 10 ans ! », explique Philippe Laty.
C'est un gros pari : sur les 45.000 semis réalisés chaque année, seules une ou deux variétés pourraient être acceptées par le marché dix ans plus tard !