Répondre aux attentes de la société

Travailler pour une agriculture durable fait partie du quotidien de la profession semencière. Les sélectionneurs répondent à la fois aux attentes des agriculteurs, des industriels (alimentation, énergie, etc.) et bien sûr des consommateurs finaux, qui souhaitent des aliments sains, goûteux et abordables. Comme c’est un travail sur le long terme, les sélectionneurs doivent anticiper ce que la société demandera dans 10 ou 20 ans. Quant à l’agriculteur, il a besoin de variétés productives et résistantes, valorisant au mieux les ressources, pour limiter engrais et pesticides, et respecter l’environnement. Il recherche aussi la facilité d’entretien et des variétés adaptées à son milieu. Les sélectionneurs ont évidemment un rôle clef à jouer dès lors qu’avec moins de surfaces agricoles disponibles, la société souhaite produire mieux avec moins de produits phytosanitaires, d’engrais chimiques et d’eau. Des professionnels des semences, qui consacrent toute leur énergie à répondre à ces attentes, témoignent ici de leur travail quotidien, de leurs réussites, de leurs espoirs...

Réduire le nombre de traitements

« Une nouvelle variété d’échalote vient d’être inscrite au Catalogue Français : elle présente une résistance à une importante maladie fongique, le mildiou. Cette résistance permet de réduire considérablement le nombre de traitements et elle rend possible la culture de l’échalote dans les conditions de l’Agriculture Biologique. Les innovations variétales ne sont généralement pas spectaculaires pour le grand public et cependant tout le monde connaît la variété de fraise Gariguette, issue de travaux de recherche de l’INRA». Jean-Pierre Jaubertie - AGRI OBTENTIONS « Il y a des attentes fortes de la part de la société et du consommateur concernant l’environnement et la réduction des pesticides. Du côté des résistances aux maladies, nous pouvons citer la fusariose (maladie due à un champignon), qui peut entrainer des mycotoxines nocives pour la santé. Les obtenteurs travaillent donc à l’élaboration de variétés qui y résistent. Sinon, nous retrouverions des résidus de ces toxines dans nos assiettes. Dans ce domaine, l’alimentation infantile à évidemment des exigences extrêmement strictes ». Jayne Stragliati - LIMAGRAIN

Des bénéfices pour la santé

« Les progrès dans le domaine végétal sont jalonnés d’étapes majeures et sans être exhaustif, on peut rappeler la betterave, résistante aux nématodes et au virus de la rhizomanie ; les Tournesols « oléiques » enrichis de 20 à 80% en acides oléiques bénéfiques pour la santé ; les melons Charentais d’excellente qualité gustative ; la fraise au goût naturel : Mara des Bois, etc...». Denis Lor - VILMORIN & CIE « Les premières variétés en lin fibre tolérantes à l’oïdium arrivent sur le marché. Un traitement fongicide en moins est favorable pour atteindre les objectifs du plan « Ecophyto 2018 ». Nous avons aussi mis au point une huile de lin adaptée à la consommation humaine avec une bonne teneur en oméga 3 pour la santé cardio-vasculaire et une présence de vitamine E en tant qu’antioxydant ». Reynald Tavernier - LINEA Semences de lin « Il s’agit d’aller vers le durable, l'économe et la préservation de la santé et de l'environnement. Il faut rechercher la diversité génétique adaptée à ces enjeux. Chaque année, les semenciers mettent au point des nouvelles variétés utiles à l’agriculture, que ce soit en termes agronomiques ou économiques. Il y a beaucoup d’exemples de progrès résultants de l’amélioration végétale : amélioration du rapport oméga 3/oméga 6 pour le colza, augmentation de la teneur en protéines du soja, etc… ». Patrice Jeanson - EURALIS

Résister aux aléas climatiques

«Nous avons toujours travaillé sur les résistances aux maladies mais le plan « Ecophyto 2018 » rend ces problématiques brûlantes d’actualité. Nous travaillons depuis longtemps à l’adaptation des variétés qui résistent aux aléas climatiques : une carotte, sélectionnée pour la résistance au froid, vient d’ailleurs d’être primée. La recherche répond à d’autres objectifs : la qualité des produits (beauté, goût, arôme) et l’aptitude à la conservation. A plus long terme, la valeur nutritionnelle (antioxydants, vitamines, etc…) est aussi à inclure dans nos projets, comme valeur ajoutée aux fruits et légumes. ». Daniel Gabillard - VILMORIN « La société attend notre contribution à une agriculture durable. Les sélectionneurs sont particulièrement bien placés et efficaces pour répondre à cet objectif. Il passe par l’amélioration concernant les tolérances aux maladies et aux ravageurs (qui réduisent l'emploi de fongicides et d’insecticides), aux stress de froid, à la sécheresse, etc... Il passe aussi par l’augmentation de la productivité comme meilleure réponse à l'accroissement de la demande et à la raréfaction de la terre et de l'eau, et comme meilleure façon de limiter la surface cultivée au profit des surfaces sauvages, où se trouvent plus de 99% de la biodiversité. ». Jean Beigbeder - PROMAÏS
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