Les origines du sorgho remontent à plusieurs millénaires, au cœur de l'Afrique sub-saharienne.
Cette plante a été domestiquée environ 8.000 ans avant JC en Ethiopie et au Soudan, puis a été emmenée au gré des migrations 4.500 ans avant JC vers l'Afrique de l'Est et du Sud, via le Proche et le Moyen-Orient, puis 3.000 ans avant JC vers l'Inde et le Pakistan et jusqu'en Chine, un millénaire plus tard. Vers 2.000 ans avant JC, elle a gagné l'Europe grâce au peuple romain, avant de passer vers le Nouveau Monde, au 16ème siècle, raconte Patrice Jeanson.
Elle a été domestiquée localement dans des environnements différents, donnant lieu à une importante diversification. Aux côtés des
espèces sauvages, il existe cinq principales
variétés réparties entre l’Afrique et l’Asie. Sur une parcelle de la société Euralis, les différences variétales sont visibles: taille et forme du grain, présence d’enveloppe autour de celui-ci, hauteur de la plante, forme de l’inflorescence, etc.
Les centres de
domestication secondaire ont donc joué un rôle essentiel dans la diversification. En Afrique de l'Ouest, le climat est caractérisé par deux saisons très marquées (une saison sèche et une saison des pluies), propices à l'émergence de variétés à cycle court (semées en fin de saison des pluies) et de variétés à cycle long (semées avant la saison des pluies).
Au Proche-Orient, la longue durée de la saison sèche est à l’origine de populations toujours plus rustiques, résistantes à la sécheresse.
« En Chine, du fait de la diversité des paysages et des climats, tous les profils de sorgho ont été domestiqués, en particulier ceux adaptés aux plus basses températures », poursuit le spécialiste.