Je mange donc je suis...

Côté alimentation, l'interrogation majeure concerne la transmission d'un nouveau gène le long de la chaîne alimentaire. En d'autres termes, que se passe t-il lorsque l'on mange une plante transgénique ?

Qui mange une carotte ne devient pas ... carotte

La fonction essentielle de l'alimentation est d'apporter à l'organisme les nutriments dont il a besoin : glucides (sucre...), vitamines, oligo-éléments (iode, zinc, fluor...), sels minéraux (calcium, phosphore, fer...), protéines et lipides (matières grasses). Pour cela, l'organisme dégrade la nourriture. C'est la digestion. Les cellules n'échappent pas à ce processus : leur ADN est lui aussi dégradé au cours de la digestion. Des fragments d'ADN de la nourriture ingérée peuvent survivre. Pour qu'il y ait transfert d'un gène de cet aliment vers les cellules de l'organisme, le gène doit être au complet, sans tronquage. En effet, un gène incomplet est comme une page déchirée, inutilisable par l'organisme pour synthétiser la protéine correspondante. Qui mange une carotte devient peut-être plus aimable mais certainement pas une carotte.

Touche pas à ma nourriture !

En matière d'OGM la question n'est pas seulement une question de risques. Il existe bien d'autres domaines dans lesquels l'homme innove, utilise de nouvelles technologies, modifie son environnement avec les risques que cela comporte. Le développement des téléphones mobiles en témoigne. La particularité des OGM est que cette technologie s'applique à notre alimentation. En France, culturellement, la nourriture est un élément identitaire fort. Et jusqu'à ce jour, la qualité et la diversité de notre alimentation ne conduisent pas à la nécessité d'aliments génétiquement modifiés. Les plantes transgéniques à vocation médicale par exemple, sont bien acceptées par la société. Ainsi, l'utilité prime sur le risque. C'est le cas chaque jour lorsque nous prenons notre voiture.
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