La variété idéale existera-t-elle un jour ?

De nouvelles variétés remplacent fréquemment des variétés plus anciennes qui ne répondent plus aux besoins des producteurs, des transformateurs, des distributeurs et des consommateurs. Les besoins des hommes évoluent rapidement avec l'évolutiuon des modes de vie, des techniques de production et des modes de distribution.

Le combat contre les maladies n'est jamais gagné

La résistance des variétés évolue dans le temps. Plus une variété est cultivée, plus sa résistance est susceptible d’être contournée selon les cas par des maladies, des champignons, des parasites... Protéger les céréales contre la rouille est aussi difficile que de protéger les hommes contre la grippe. En permanence, les laboratoires recherchent de nouveaux vaccins. Au niveau des plantes, il en est de même pour le sélectionneur.

Il faut toujours beaucoup de variétés... dans les variétés

Chaque année, les semenciers proposent des centaines de nouvelles variétés mais beaucoup ne se développent pas commercialement. En moyenne, 9 nouveautés sur 10 restent très peu utilisées. Des variétés n'auront qu'un développement local, en fonction des contraintes de climat et des débouchés existants. Ainsi, en fonction des différentes conditions de sol, de climat, avec les maladies qui s'adaptent et avec l'évolution des techniques, la diversification des produits et les nouveaux débouchés, il ne peut y avoir une seule variété idéale ! C'est l'une des raisons pour lesquelles la recherche de nouvelles variétés est toujours très active et doit sans cesse anticiper, des années à l'avance, toutes les évolutions.
Au siècle dernier, sur le plateau d’Anglès (Tarn), les habitants de Lacaune cultivent du maïs destiné au bétail. Cependant, l’altitude et le climat empêchent sa maturation. Dans les années 1940, une succession d’étés chauds permet exceptionnellement à quelques épis de mûrir sur une parcelle de la commune. Récoltées, les graines sont systématiquement ressemées au printemps. Quelques années suffisent au développement d’une population de maïs particulièrement précoce et résistante. Roger de Larambergue, agronome originaire d’Anglès, confie quelques graines à son homologue de l’Inra, André Cauderon. Chargé d’étudier l’introduction du maïs au nord de la Loire, celui-ci les utilise pour mettre au point les lignées parentes de toutes les variétés de maïs cultivées aujourd’hui. Croisées avec des lignées américaines et canadiennes, elles permettent, dès 1957, de mettre à la disposition des agriculteurs français des hybrides beaucoup mieux adaptés que ceux importés des États-Unis. Issue des caprices du temps et de l’ingéniosité des hommes, cette population de maïs est ainsi à l’origine de la culture du maïs dans toute l’Europe du Nord.
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