À ce jour, le catalogue de la ferme de l’Aubépin rassemble plus de 120 variétés populations, de 40 espèces différentes, toutes sélectionnées en agriculture biologique et destinées à ce marché : des potagères mais aussi quelques fleurs et plantes aromatiques. Parmi les plus représentées : les carottes, choux, courges, laitues, oignons, poivrons et tomates.
Alors que l’innovation variétale est régie par des contraintes strictes, tant sur les volets économiques que politiques ou réglementaires, Pierre Dorand explique que, depuis 2021 et la mise en place du nouveau règlement bio, les choses sont un peu plus simples. « Une nouvelle voie s’est ouverte avec la possibilité de créer des MHB, des Matériels hétérogènes biologiques, indique-t-il. Un exemple. Pour une variété de melon, les critères Upov (Union internationale pour la protection des obtentions végétales) listent une soixantaine de critères à fixer pour que la variété soit considérée distincte des autres. Cela va de la forme de la feuille à la structure des inflorescences en passant par la forme du fruit, la couleur des graines ou la taille. Nous, nous avons choisi seulement quatre critères qui nous semblent incontournables : le goût, la conservation, la productivité et la rusticité. Notre premier MHB s’appelle Patoutafaifix, un cultivar sur lequel nous continuons à travailler pour, notamment, améliorer le goût sucré. Mais cette espèce se veut « plastique ». L’objectif est non seulement de produire des semences adaptées aux conditions locales, mais aussi de leur offrir la souplesse nécessaire pour prospérer dans d’autres régions, dans d’autres contextes pédoclimatiques. » Pour préserver la pureté variétale de nos semences, Pierre Dorand isole géographiquement les variétés d’une même espèce ou a recourt à des cages de pollinisation, garantissant ainsi un contrôle rigoureux des croisements.