Comment le maïs va-t-il s’adapter au changement climatique ?

Le changement climatique est une réalité. Les agronomes travaillent déjà sur les variétés de grandes cultures les plus aptes à maintenir de bons rendements. Et cela, même quand l’eau manque, que la température augmente et que les aléas climatiques se multiplient !

Maïs : parcelle de production de semences © Gnis-Philippe Roux

Le maïs va progressivement déménager

Les rendements de maïs dans le Sud-Ouest stagnent depuis quelques années. Car si le maïs a besoin de températures clémentes, il a aussi besoin d’eau. Or, l’irrigation optimale est de plus en plus difficile dans le sud de la France, pour des raisons de gestion globale de l’eau et de son coût. Alors, avec une hausse de température qui se confirme depuis une dizaine d’années sur l’ensemble du territoire, c’est le maïs des zones plus nordiques qui voit ses rendements augmenter le plus. Des opportunités de cultures de maïs vont se développer les prochaines années vers le nord et vers l’est ainsi que dans des zones d’altitude.  

Le cycle de la culture change

Les agriculteurs sèment de plus en plus tôt, avec une à deux semaines d’avance par rapport aux années 2000. Mais pour des semis plus précoces, il faut également des variétés qui résistent aux basses températures au démarrage de la culture. Si le maïs pousse plus rapidement, il a aussi moins de temps pour stocker des réserves dans les tiges et les grains, ce qui peut entraîner une baisse des rendements.

Les scientifiques prévoient de semer encore plus tôt des variétés tardives, c’est-à-dire dont le cycle de vie est plus long. Ils espèrent gagner ainsi en rendement et obtenir des épis matures secs naturellement.

Bref, les futures variétés de maïs devront résister au froid en début de végétation, avoir un cycle de vie naturellement plus long, être plus tolérantes à la sécheresse et aux très fortes températures….  Un vrai challenge !

Des pistes d’amélioration nouvelles

Une maturité plus précoce des cultures permettrait un séchage sur pied et engendrerait une économie de frais de séchage. Des variétés plus tolérantes à la sécheresse, et pourvues d’autres traits agronomiques, permettent déjà de limiter les pertes de rendement et de récolter des épis sains plus tardivement. Certaines variétés sont déjà commercialisées aux Etats-Unis et au Kenya (dans le cadre d’un partenariat public privé).

Le changement climatique impliquera aussi, comme pour toutes les grandes cultures, un pilotage plus fin en fonction de la météo, en gérant de la manière la plus efficiente possible l’apport d’azote, le travail du sol et le désherbage.

Pour faire face au changement climatique et à son impact sur la sécurité alimentaire en Afrique, il faut une véritable mobilisation.

Des projets comme le WEMA (Maïs économe en eau pour l’afrique) nécessitent de réunir le maximum de compétences et de moyens. Dans ce projet, le Centre international pour l’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT), un organisme à but non lucratif, fournit des variétés à bon rendement et adaptées aux conditions locales. Les firmes Monsanto et BASF fournissent les ressources génétiques, les trangènes de tolérance à la sécheresse et leur expertise scientifique.

La Fondation africaine pour les technologies agricoles (AATF) et les organismes de recherche nationaux en Afrique de l’est et du Sud gérent le projet.

Enfin, les groupes de fermiers et les sociétés semencières apporteront leur expérience des essais en plein champ, de la multiplication et de la distribution des semences.

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