Des atouts agronomiques, environnementaux et nutritionnels
Pour 2019, Agrasys prévoit, en Europe, l’implantation de 900 ha de tritordeum, « dont la moitié en bio, précise Anton Autier, responsable de la filière française pour Agrasys. Dans l’hexagone, la sole devrait atteindre 50 ha, principalement dans la Drôme et en Charente ». Si cette céréale apprécie le climat méditerranéen, les recherches visent à l’acclimater à des conditions plus fraiches et plus humides. « Des essais sont par exemple en cours en Bretagne et dans les Hauts-de-France », précise-t-il.
Les atouts du tritordeum, multiples, font de cette culture une alternative aux céréales classiques. D’un point de vue agronomique et environnemental tout d’abord. Elle est peu sensible aux maladies, peu gourmande en fertilisants et résiste bien à la sécheresse. Adaptée aux terres légères et acides, elle cherche désormais à conquérir de nouveaux territoires. Les essais actuels visent à affiner l’itinéraire technique, notamment pour ajuster la date de semis et accroître sa productivité : 20 à 30 q/ha aujourd’hui pour des parcelles conduites en bio et jusqu’à 50 q pour celles menées en conventionnel. Mais le tritordeum affiche également de solides atouts nutritionnels. Il contient plus de fibres, de lutéine, et d’acide oléique que le blé commun : des éléments bénéfiques à notre santé oculaire, intestinale et cardiovasculaire. Son gluten est également mieux assimilé.
De la farine... et du malt
Les 4000 tonnes de grains récoltés chaque année sont transformées par les meuniers en 3000 tonnes de farine. Les usages sont multiples : viennoiseries, pain, pâte à pizza, pâtes alimentaires... Son goût, légèrement sucré et fruité, est très apprécié des consommateurs. « Mais le tritordeum, ce n’est pas que de la farine, prévient Anton Autier ! Nous fabriquons également du malt, destiné aux brasseurs. Les Espagnols, les Belges et les Allemands apprécient. Reste à faire découvrir la bière de tritordeum aux autres pays européens. »
Carole Loiseau