Maïs contre estivants ?

En été, les économies d’eau sont à l’ordre du jour. Pour ceux d'entre-nous qui ont la chance de partir en vacances à la campagne, les grandes rampes d’arrosage en plein soleil au milieu des champs de maïs posent parfois question. Avec le réchauffement climatique, les canicules à répétition et les restrictions d’usage de l’eau décidées chaque année dans certains départements, le maïs est souvent mis en cause dans les médias pour son avidité. Qu'en est-il vraiment ?

Le maïs est une culture d'été

De quoi sont constituées les grandes étendues vertes que l'on peut observer en été dans les champs : de colza, de tournesol, de blé, d’orge ? Non, il s’agit de maïs, culture d'été au feuillage abondant. Dans la vie d'une plante, certaines périodes sont cruciales. Pour le maïs, la floraison, qui a précisément lieu en été, en est une. Si la plante subit un fort déficit en eau à ce moment-là, c'est toute la récolte qui est compromise. C'est pourquoi, lorsque le manque d'eau se fait sentir, des agriculteurs apportent le complément d'eau nécessaire à leur culture par irrigation. En fait, bien que l’irrigation prenne parfois une tournure spectaculaire, seul un quart des surfaces plantées en maïs en bénéficie. Dans certaines régions en effet, le recours à l'irrigation n'est pas nécessaire. Il existe d’autres cultures sensibles qui ont besoin d’apports en eau : vergers, petits fruits, cultures légumières, production de semences… Sans irrigation, nos marchés seraient sans doute moins bien garnis.

Le jour et la nuit...

L’irrigation des cultures en pleine chaleur et en plein jour est parfois contestée. Des études ont montré qu’en plein jour, l’eau perdue par évaporation est inférieure à 10% des apports. Mais surtout, les quantités d’eau dans les rivières ne varient pas entre le jour et la nuit et les agriculteurs doivent en faire une utilisation régulière pour préserver les débits des cours d’eau. Les agriculteurs, comme tout citoyen, sont très sensibles à la nécessité d'économiser l'eau. Ils suivent donc de près l'évolution des variétés disponibles sur le marché pour semer les mieux adaptées à leurs conditions de culture.
Dans certaines régions la pluviométrie est aléatoire, surtout en période chaude, au moment où les plantes ont le plus besoin d’eau. Ainsi, les cultures d’été comme le maïs, les cultures maraîchères, les cultures fourragères pour l’alimentation des animaux, et bien d'autres encore, nécessitent-elles une irrigation pour assurer la production. Au niveau des parcelles, les agriculteurs peuvent réaliser des bilans hydriques mesurant les quantités de pluies et d'eau liée à la transpiration des plantes et d'ajuster les apports à fournir par l'irrigation. D'autres outils sont utilisés pour gérer les ressources en eau : compteurs, retenues d’eau et bassins pour stocker l’eau en hiver. Au total, l’agriculture française utilise environ 4,5 milliards de m3 d’eau de pluie, soit 3% de la quantité disponible, pour 7% de la surface agricole. Aux Pays-Bas, ce sont 28% des surfaces qui sont irriguées.
Contrairement aux idées reçues, le maïs utilise l'eau qu’il puise dans le sol ou qu’il reçoit par irrigation de façon très efficace. Pour faire 1 kg de maïs, il faut 450 litres d’eau, alors que pour 1 kg de blé ou de pomme de terre, 590 litres d’eau sont nécessaires.
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