Terra Botanica, concept unique de parc végétal

Denis Griffon, directeur général de Terra Botanica

Terra Botanica, hybride entre le jardin botanique et le parc d’attraction, vit au rythme des saisons. Du 21 au 23 octobre, le parc angevin propose de faire découvrir la biodiversité des cucurbitacées aux visiteurs. Denis Griffon nous parle de sa conception de Terra Botanica et de ses projets de développement…

 © Terra Botanica

Quelle est la vocation de Terra Botanica ?

Terra Botanica est un parc à thème à Angers entièrement dédié au végétal. C’est un concept très innovant, unique en son genre, car il affiche une double vocation : celle d’être ludique et celle d’être pédagogique. Ce n’est pas un jardin botanique puisqu’on s’y amuse, ni un parc d’attraction en tant que tel, puisque l’on y apprend des choses grâce aux 275 000 végétaux venus des 4 continents. En fait, Terra Botanica représente un formidable parc du végétal, avec des jardins extraordinaires dans lesquels les plantes et l’histoire de l’Anjou tiennent toute leur place.

Le Conseil départemental du Maine-et-Loire est propriétaire du parc, et c’est lui-même qui, dans les années 2000, a lancé le projet Terra Botanica. Le parc a été le fruit d’une longue réflexion… Les premières idées ont commencé à apparaître dans les années 80, pour une ouverture en avril 2010.

Vous avez pris la direction du parc en 2014. Quelle nouvelle impulsion avez-vous voulu lui donner ?

J’ai pris la direction effective du parc en janvier 2015, c’est la deuxième saison pour moi qui se termine avec une hausse de fréquentation cette année d’environ 6 à 7 % ─ quand l’année dernière nous avons fait + 35 % de fréquentation. Ce sont donc de bonnes nouvelles, qui confirment les orientations que nous avons prises depuis mon arrivée. 

Le parc Terra Botanica avait une vraie difficulté : son positionnement marketing. 
Parler du végétal n’est pas facile en France, et l’on imagine facilement découvrir un jardin des plantes ou un jardin botanique. Il a donc fallu redéfinir la communication et repositionner le parc, tout d’abord en rappelant son ADN même, sa singularité qui est le végétal, et les 6 siècles de l’histoire du végétal en Anjou qui sont représentés à Terra Botanica.

Le deuxième axe de développement a été de de cibler les enfants de moins de douze ans pour mieux correspondre aux attentes des familles. Toutes nos attractions et toutes nos animations sont à l’attention de ce public. Un public qui vient en famille avec les parents, mais également avec les grands-parents sensibles à l’histoire de l’Anjou. 

Concrètement, comment valorisez-vous le lien entre végétal et territoire dans le parc ?

C’est très simple, le territoire du Maine-et-Loire ─ l’« Anjou », comme on l’appelle aujourd’hui ─ regorge d’entreprises représentant la filière horticole, d’anecdotes et de belles histoires humaines en lien avec le végétal. Par exemple, nous avons créé cette année le plus grand champ de dahlias jamais présenté au public : 10 000 spécimens, tous venus de la maison Ernest Turc. Il s’agit d’un des plus gros producteurs de bulbes français, qui se trouve à quelques kilomètres d’Angers, à Brain sur l’Authion.

Autre exemple : on parle des frères Dupetit-Thouars, aventuriers du XVIIIe siècle, dont l’un d’eux fut un grand botaniste encore étudié aujourd’hui en école d’horticulture… Il a passé plusieurs années dans les îles de l’Océan Indien, où il a étudié puis ramené en Europe l’orchidée pour l’y acclimater. L’an prochain, Terra Botanica mettra la rose à l’honneur en collaboration avec les rosiéristes de Doué. 

Toutes les histoires, qu’elles soient humaines, entrepreneuriales et même sociales peuvent se raconter ici, à Terra Botanica.

Proposez-vous des ateliers pratiques pour les enfants ?

Bien entendu, c’est l’une des raisons même de Terra Botanica, il s’agit pour nous d’une mission de service public. Nous avons donc de nombreuses classes sur le site et avons accueilli plus de 17 000 scolaires et universitaires cette année, de l’école maternelle jusqu’au lycée. Nous accueillons également les étudiants, les écoles d’ingénieur, et tous ceux qui veulent en apprendre plus sur le végétal. 

Les espaces cultivés ont beaucoup évolué depuis l’ouverture du parc ?

Effectivement, le parc a beaucoup évolué depuis sa création et la nature aujourd’hui prend toute sa place. C’est l’avantage d’un parc à thème dédié au végétal, car plus les années passent, plus le parc devient beau. Certaines essences s’acclimatent bien, d’autres un peu moins. Mais l’on observe à Terra Botanica une biodiversité exceptionnelle, avec des écosystèmes qui se sont développés.

La raison est simple et assez unique en France : nous avons un parc totalement écologique et biologique. Le développement durable est une notion très forte à Terra Botanica, puisque nous travaillons en « zéro phytos », sans pesticides ni engrais chimiques, sans chlore. Nous utilisons uniquement des produits naturels pour traiter les plantes et enrichir nos sols. 

Le parc n’est pas ouvert toute l’année ?

Effectivement, qui dit végétal dit saisonnalité, nous sommes donc ouverts 6 mois de l’année. Vous pouvez d’ailleurs retrouver notre calendrier d’ouverture et les informations concernant le parc sur notre site internet www.terrabotanica.fr avec les photos, les animations, et les grands rendez-vous du parc.

En général, la saison commence début avril et se termine fin septembre mais cette année, pour ceux qui le souhaite nous avons encore un bel évènement à venir les 21, 22 et 23 octobre puisque nous fêterons les cucurbitacées et l’automne. Sur ces trois jours, les visiteurs pourront apprécier le parc sous ses couleurs d’automne et découvrir Terra Botanica paré de rouge et d’or. Un rendez-vous à ne pas manquer…

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