Lentilles françaises, lentilles de qualité

Boudée ces dernières années, cette légumineuse redevient à la mode dans les régimes à tendance végétarienne. Si, à travers le monde, les lentilles blondes et corail sont les plus consommées, en France, on préfère les lentilles vertes du Puy ou du Berry qui connaissent un véritable engouement. 

Les lentilles, c'est tendance ! © Unsplash- Gaelle Marcel

Un plat antique !

La lentille a été domestiquée par les premiers agriculteurs en même temps que les premières céréales, soit plus de 7 000 ans avant JC !  D’ailleurs, dans l’Ancien testament, Esaü, petit-fils d’Abraham, rentrant affamé de la chasse, vend son droit d’aînesse contre un plat de lentilles.

Des performances agronomiques et surtout environnementales

Aujourd’hui, ce sont 5 000 producteurs qui cultivent 35 000 hectares de légumes secs dont la moitié en lentilles. D’un point de vue environnemental, la lentille est une culture intéressante car elle permet de réduire l’usage des engrais azotés et même de restituer de l’azote aux cultures suivantes. Pour cette raison, l’utilisation des légumineuses est de plus en plus recommandée en agriculture.  

D’un point de vue agronomique, si la lentille se satisfait de sols à faible potentiel, elle nécessite quand même un terrain bien drainé, une préparation soignée et, surtout, une maîtrise des mauvaises herbes à la levée ainsi qu’une gestion pointue des maladies. Bref, ce n’est pas vraiment une plante adaptée à nos jardins d’amateurs. Surtout qu’il faut bien faire sécher la graine.

Autant faire confiance aux producteurs, qui produisent sous labels de qualité en France ! Pour tout connaître sur la culture, regardez la vidéo de David, producteur, dans un de ses champs : https://www.terresoleopro.com/paroles-de-terres/david

Les lentilles sont riches en fibres

Bonne nouvelle pour notre santé : 100 g de lentilles cuites contiennent en moyenne 8 g de fibres, soit près de la moitié de nos besoins quotidiens. Elles renferment deux types de fibres : les fibres solubles et les fibres insolubles. Les premières contribuent à prévenir les maladies cardiovasculaires et le diabète car elles ralentissent la vitesse d’absorption des sucres. Elles ont aussi un impact sur la satiété. Les secondes sont quant à elles indispensables à un bon transit.

Les lentilles sont riches en protéines végétales

Pour faire le plein de protéines, on peut compter sur les légumineuses. 100 g de lentilles cuites apportent un peu plus de 9 g de protéines. Mais attention, elles ne contiennent pas tous les acides aminés essentiels indispensables, comme la méthionine ou la lysine que l’on peut trouver dans les céréales, et qu’il faut idéalement coupler dans un régime végétarien. De plus, consommer au cours du même repas céréale et légumineuse augmente le taux d’assimilation des protéines de 30 à 50 %. Tout bon pour la santé !

Et en plus excellentes pour la ligne !

Avec en moyenne 115 calories pour 100 g de lentilles cuites, on peut dire que ces légumineuses sont peu caloriques et sont parfaites pour lutter contre les fringales car elles donnent une sensation de satiété. Riches en minéraux, vitamines et anti-oxydants, on ne comprend pas pourquoi elles ont été  boudées pendant de nombreuses années !

La France importe la moitié de sa consommation de lentilles

Alors qu’au niveau mondial, la consommation est de 7 kg par habitant et par an, elle est encore de moins de 1 kg en France. Difficiles à cuisiner ? Mal connues ? La France importe aussi la moitié des lentilles qu’elle consomme, surtout des lentilles corail plus simples à cuire et des lentilles pour les conserves.

Une culture encore confidentielle, mais en hausse

Une interprofession, l’Anils, s’est créée en 2015 pour mieux valoriser la culture des légumes secs dont la lentille, et en faire la promotion. Car, avec la recherche de protéines d’origine végétale, la consommation connait un véritable engouement. La France, comme l’Espagne, mise davantage sur des labels de qualité (Bio et AOC) et de proximité pour valoriser sa production car elle reste très marginale au regard du marché mondial (0,3 % de la production mondiale). Et, en même temps, la lentille n’a pas fait l’objet de grandes améliorations génétiques, même dans les grands pays producteurs.
Une opportunité pour la recherche semencière française, en quête de nouveaux débouchés ?
Marie Rigouzzo
 

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