La santé des vaches passe par la qualité des prairies

Vache qui broute © delmo07 - Fotolia.com
La santé des animaux passe par la qualité de leur alimentation. Les éleveurs le savent bien. Ils sont attentifs à la ration quotidienne de leurs animaux. Aussi, la qualité des prairies et des plantes fourragères est importante. Depuis des dizaines d’années, les sélectionneurs améliorent la qualité des plantes pour les vaches gourmandes.

Des repas équilibrés

L’herbe, nos vaches l’adorent, c’est un aliment équilibré et varié. Ce sont les feuilles qui sont les plus riches en énergie et protéines, elles sont également les moins encombrantes dans le tube digestif. Les parties hautes des plantes sont plus riches en feuilles, les parties basses en tiges. Sur une journée, les vaches broutent environ pendant 10 heures, le reste du temps elles ruminent (7 heures), se font traire (3 heures) et se reposent (4 heures). La quantité d’herbe ingérée par chaque animal est le principal facteur limitant sa production de lait ou de viande. Il est donc important de faciliter son «repas» au pâturage en lui permettant d’ingérer un maximum d’herbe à chaque bouchée.

Des plantes plus faciles à brouter

Certaines plantes ou variétés semblent plus préhensibles que d’autres. La facilité de récolte par la vache lui permet d’ingérer plus d’herbe pendant un même temps de pâturage et de mieux couvrir ses besoins alimentaires. Des expérimentations montrent que les plantes à feuilles longues facilitent la préhension de l’herbe par la langue de l’animal et donc augmentent la prise d’aliments à chaque bouchée. Pour être bien consommées, les touffes d’herbes doivent contenir à leur base un minimum de parties desséchées. Les parties hautes de l’herbe plus accessibles par l’animal au pâturage doivent également être de bonne qualité.

Sélectionner les meilleures plantes

Ces différents critères permettent aux sélectionneurs de caractériser les plantes les plus aptes à être pâturées. Ils travaillent sur de nombreux facteurs : la morphologie des plantes par rapport aux objectifs d’exploitation (des feuilles préhensibles par les animaux, des feuilles qui ne se couchent pas trop sur le sol en cas de mauvais temps…), la résistance de ces plantes au stress et maladies, leur aptitude à convenir aux animaux grâce à leur appétence, leur digestibilité, leur pourcentage de fibres…

Les éleveurs ont le choix

Les éleveurs disposent aujourd’hui au sein d’une espèce d’un nombre parfois important de variétés. Le comportement de chaque variété a été observé dans différentes conditions de sol et de climat. Le résultat de ces notations est publié par le Comité technique permanent de la sélection (CTPS). L’éleveur orientera son choix de variétés en fonction de ses besoins. Une fois la prairie installée, l’art de l’éleveur sera de maintenir dans ses prairies les meilleures espèces pour l’alimentation de ses troupeaux.
La hauteur d’herbe n’a pas le même effet sur l’ingestion selon le type d’animaux, comme le prouvent les résultats d’un essai réalisé par des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) sur un troupeau de vaches charolaises. Pour que la quantité de fourrage ingérée soit maximale, il est souhaitable d’offrir aux gros bovins, génisses et vaches, des prairies avec des hauteurs d’herbe de l’ordre de 15 cm. Lorsque l’herbe est trop haute, au-delà de 30 cm, tous les types d’animaux sont défavorisés.
Les scientifiques ont cherché à savoir ce que pouvait manger une vache au pâturage pendant une heure. Des essais sur du ray grass anglais montrent qu’une vache ingère environ 3 kg de matière sèche par heure, sachant que le matin, l’ingestion est un peu plus faible que l’après-midi. Une autre étude sur ovin, montre que des brebis ingèrent pour leur part un peu moins d’un kg de MS/h.
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